Société

L’homme de la Hollande

© D.R

Lorsque Omar El Bardai a atterri aux Pays-Bas, sur un coup de tête, dans les années 70, il ne se doutait pas qu’il allait y faire sa vie. Cet originaire de Fès, quitta sa ville natale pour retrouver d’abord les côtes espagnoles. Il s’installa à Torremolinos. Une belle vie commença alors pour lui. « J’étais représentant commercial dans la société Socco Marroqui, à Torremolinos. C’était le bon vieux temps, la vie rêvée pour tout jeune homme marocain». Omar El Bardai a vécu deux ans en Espagne.
Durant cette courte période, il a fait la connaissance de jeunes néerlandais de son âge. «C’est en fait une amie Néerlandaise qui m’encouragea à partir aux Pays-Bas. Ce pays, je le voyais comme le paradis sur terre.» Décidé, Omar El Bardai quitte l’Espagne et dépose ses valises aux Pays-Bas. Au début, il trouve beaucoup de difficultés dues essentiellement à la langue. «Je ne m’attendais pas à trouver autant de problèmes et de différences.
Les perceptions culturelles des Néerlandais sont très différentes des nôtres. Déjà, ils nous regardaient, nous les minorités avec un regard supérieur. » À son arrivée au pays, Omar El Bardai devait également faire face à un second problème : celui de la langue. «Le néerlandais est en effet une langue très difficile, qui n’a pas de grammaire. J’ai essayé de l’apprendre tout seul en utilisant des livres et des CD, mais c’était trop dur. J’ai fini par demander à mon employeur de m’inscrire à des cours de langue. À l’époque, je travaillais en tant qu’adjoint du chef-cuisinier dans un hôpital universitaire. » Omar El Bardai fait ainsi deux ans de néerlandais. Cette langue compliquée n’avait alors plus de secret pour lui.
Au cours de cet apprentissage, il a fait la connaissance de Marocains qui avaient comme lui, beaucoup de difficultés à s’intégrer.  Omar El Bardai décide alors de suivre une formation professionnelle.
En 1980, il obtient son diplôme en Formation professionnelle secondaire de l’action sociale. Il travaille alors comme assistant social au profit des Marocains résidents à Utrecht tout en continuant ses études, il obtint un diplôme en Formation professionnelle supérieure de l’action sociale. «Le travail dans le social avec les jeunes était très enrichissant. Mais au bout d’un certain temps, je voulais donner encore plus à ces jeunes. C’est ainsi que j’ai demandé à l’institution dans laquelle je travaillais de devenir consultant spécialisé dans les affaires interculturelles et les questions du bien-être toujours en rapport avec les jeunes de mon pays ».
En 1986, Omar El Bardai fait une troisième formation qui lui donna la qualité de superviseur ainsi que celle de formateur. Il devint ainsi Consultant permanent et assistant du Bureau exécutif du Conseil national consultatif des Marocains et Tunisiens à Utrecht. Omar s’était consacré à la réalisation d’enquêtes relatives à la condition des jeunes Marocains, à l’organisation et à la participation à des rencontres consultatives avec les parlementaires néerlandais. Entre 1989 et 1992, Omar El Bardai est directeur adjoint d’un internat de jeunes Marocains basés aux Pays-Bas.
C’est dans le cadre de ce travail de terre-à-terre qu’il fera ses premiers contacts avec la Fondation Hassan II. En 1992, lors d’un voyage au Maroc avec ces jeunes, Omar El Bardai se voit proposer un poste au sein de la Fondation Hassan II. Après toute une vie aux Pays-Bas, ce n’est pas évident de tout laisser tomber et recommencer presque à zéro. Pourtant, il l’a fait et, aujourd’hui, il ne regrette pas sa décision. «Si c’était à refaire, je referais tout ce parcours sans hésiter». Omar El Bardai a mené différentes expériences et a connu aussi différentes cultures; pourtant tout au long de sa vie, il a dédié son expérience professionnelle et toute son énergie à son pays.

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