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Libye : Kadhafi semble chercher une issue

© D.R

Mouammar Kadhafi semble chercher une voie diplomatique pour sortir du conflit alors que les Etats-Unis ont décidé de prolonger lundi leurs frappes en Libye ralenties en raison du mauvais temps, plus de deux semaines après le début de l’intervention internationale. Lundi matin, au lendemain d’intenses combats entre rebelles et forces loyales au dirigeant libyen aux portes de Brega, aucun signe d’affrontements n’était audible à une dizaine de km à l’est du port pétrolier, situé à 800 km à l’est de Tripoli, selon les journalistes de l’AFP. «Peut-être les forces de Kadhafi sont-elles juste un peu plus loin, peut-être que non. Des avions de l’Otan ont survolé la zone ce matin. Aucune bombe n’a été larguée», explique un rebelle, Mohammad Jahmi. Sur le plan politique, le pouvoir libyen a connu un nouveau revers avec la démission dimanche d’un conseiller du colonel Kadhafi, Ali Triki, doyen des diplomates, quatre jours après la défection du chef de la diplomatie, Moussa Koussa. Ce nouveau coup dur pour M. Kadhafi, de plus en plus isolé, est intervenu alors qu’au moins deux de ses fils, Seif al-Islam et Saadi, proposent une transition vers une démocratie constitutionnelle qui prévoirait le retrait du pouvoir de leur père, a rapporté dimanche soir le New York Times. Le quotidien américain, citant un diplomate sous couvert de l’anonymat et un responsable libyen informés du projet, indique que la transition serait pilotée par Seif al-Islam. Par ailleurs, le vice-ministre libyen des Affaires étrangères et des Affaires européennes, Abdelati Laabidi, a rencontré dimanche le Premier ministre grec Georges Papandreou. Dépêché à Athènes, l’émissaire du colonel Kadhafi a transmis un message faisant apparaître que le régime «cherche une solution» au conflit en Libye, «selon les mots utilisés par l’envoyé libyen», a déclaré le chef de la diplomatie grecque, Dimitris Droutsas. La contestation du régime autoritaire du colonel Kadhafi, 68 ans, au pouvoir depuis près de 42 ans, a débuté le 15 février par une révolte populaire qui s’est transformée en guerre civile entre insurgés et forces loyales au dirigeant. Une coalition internationale, avec à sa tête les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, est intervenue en Libye le 19 mars deux jours après l’adoption d’une résolution de l’ONU. L’Otan a pris jeudi le commandement des opérations. L’armée américaine avait prévu de retirer ses avions de combat et ses missiles Tomahawk du théâtre des opérations à partir du week-end. Mais selon le Pentagone, «en raison du mauvais temps récent en Libye, les Etats-Unis ont répondu positivement à la demande de l’Otan de prolonger leurs frappes» aériennes jusqu’à lundi. Dimanche, les combats à l’Est se sont concentrés autour de Brega à 240 km au sud de Benghazi, bastion de l’opposition. Après s’être emparés de l’Université du pétrole, un énorme campus à l’entrée est de la ville, les rebelles ont dû se replier sous le feu des pro-Kadhafi. De fortes explosions ont résonné en provenance des positions de ces derniers, tandis que des avions de l’Otan, dont les frappes aériennes ont freiné ces derniers jours la contre-offensive des forces loyalistes vers l’est, survolaient la région. L’Otan a indiqué dimanche qu’elle continuait à enquêter sur une possible bavure après la mort vendredi soir, selon les insurgés, de neuf rebelles et quatre civils dans une frappe de l’Otan à une quinzaine de km à l’est de Brega. Dimanche matin, des avions français ont de nouveau détruit plusieurs blindés des forces pro-Kadhafi aux abords du port pétrolier de Ras Lanouf, à une soixantaine de km à l’ouest de Brega, selon l’état-major français. Une délégation de diplomates britanniques est arrivée samedi soir à Benghazi pour, selon Londres, «entrer en contact avec des personnalités, dont le Conseil national de transition» (CNT), organe représentatif de la rébellion. Sur le plan humanitaire, un navire affrété par l’ONG Médecins sans frontières (MSF) a quitté dimanche après-midi Misrata (200 km à l’est de Tripoli) assiégée et bombardée depuis 40 jours par les forces pro-Kadhafi pour Sfax, en Tunisie, avec 60 blessés à bord. Un ferry turc est par ailleurs arrivé dimanche à Benghazi avec à son bord de l’aide médicale. Des chasseurs et un bâtiment de guerre turcs ont participé à l’opération pour évacuer sur le navire-hôpital 460 blessés et réfugiés de Libye, selon la presse turque. «Je suis avec la révolution, mais je n’ai pas d’armes. Je veux juste la liberté pour mon pays», a confié à l’AFP, à son bord, Mohammed Ahmed blessé par l’explosion d’un obus de mortier près de sa maison à Misrata.

  Joe Krauss (AFP)

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