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Libye-Suisse : nouveau report du procès des deux Suisses poursuivis à Tripoli

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Le procès à Tripoli de l’un des deux Suisses accusés d’activités économiques illégales a été reporté samedi, au 16 janvier, a annoncé l’avocat des deux hommes d’affaires retenus en Libye depuis un an et demi. «Le juge a décidé de reporter l’audience au 16 janvier, en exigeant la présence de l’accusé Max Galdi», a déclaré Me Salah Zahaf à l’AFP. Le procès du second Suisse, Rachid Hamdani, qui fait face aux mêmes accusations, devrait se tenir dimanche, a précisé Me Zahaf. Les deux Suisses sont par ailleurs jugés séparément pour une autre affaire. Ils ont été condamnés en novembre par contumace à 16 mois de prison ferme pour séjour illégal en Libye, et leur procès en appel le 22 décembre, a été reporté au 14 janvier pour M. Galdi et au 10 janvier pour M. Hamdani. L’avocat avait alors affirmé avoir demandé ce report à la demande de ses clients.
Max Galdi, chef de la filiale en Libye du groupe d’ingénierie helvético-suédois ABB, et Rachid Hamdani, responsable d’une PME suisse, n’ont pas assisté aux audiences. Réfugiés à l’ambassade de Suisse à Tripoli, ils avaient été arrêtés le 19 juillet 2008, en Libye, peu après l’interpellation musclée à Genève d’un fils du numéro un libyen Mouammar Kadhafi, Hannibal. Ils avaient été remis en liberté le 28 juillet 2008, avec interdiction de quitter le territoire libyen. Mi-septembre 2009, alors qu’ils devaient subir des examens médicaux, ils avaient été conduits dans un lieu tenu secret par Tripoli. Une opération qualifiée de «kidnapping» par Berne, avant d’être remis le 9 novembre à leur ambassade.
Il faut rappeler que la Libye a accusé les autorités suisses d’un recours excessif à la force lors de l’arrestation d’Hannibal Kadhafi en Suisse l’an dernier, aggravant la crise diplomatique entre les deux pays. Le ministère libyen des Affaires étrangères a rendu publique une liste de 27 griefs en lien avec l’interpellation d’Hannibal Kadhafi, appréhendé avec son épouse en juillet 2008, à la suite d’une plainte pour maltraitance déposée par deux de leurs domestiques à Genève. Le fils Kadhafi et sa femme avaient été libérés trois jours plus tard et avaient regagné la Libye.
Dans un document mis en ligne sur le site web du ministère des Affaires étrangères, la Libye accuse les autorités suisses d’avoir enfoncé une porte lors de l’arrestation, d’avoir pointé une arme à feu en direction d’Hannibal Kadhafi, et d’avoir fait appel à 20 agents armés pour l’emmener. L’affaire Hannibal a envenimé les relations entre Tripoli et Berne et des mesures de rétorsion ont été prises par les deux pays. Retrait d’avoirs bancaires des banques suisses et départ des sociétés helvétiques du côté libyen et adoption d’une politique restrictive de visas Schengen envers les ressortissants libyens côté suisse.

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