Un vent de colère souffle sur la société des Fonderies de Plomb de Zellidja (FPZ), située à Oued Lhimer, dans la province de Jerada. En effet, la CDT a saisi le Premier ministre, Driss Jettou, pour lui demander d’intervenir auprès de la direction de FPZ qui compte licencier, pour des raisons économiques, les deux tiers des ouvriers de la fonderie. Ces derniers ont été mis au courant de cette décision « stratégique et qui s’inscrit dans le cadre d’une politique de mise à niveau de la société », le 24 avril dernier.
Les 302 ouvriers titulaires de FPZ ont été appelés à choisir, parmi eux, 200 personnes à licencier « avant la fin du mois d’avril ». « En fait, la direction est triplement critiquée par les ouvriers », précise Mohamed Bennani, secrétaire général du Syndicat de l’énergie et des mines affilié à la CDT. D’une part, il considère qu’il est extrêmement malhonnête, de la part de la direction, de demander aux ouvriers de choisir eux-mêmes ceux qui seront licenciés. La deuxième critique à trait à l’opportunité même de licencier les deux tiers des ouvriers. En fait, sur ce point, la CDT estime que la direction de FPZ n’a pas pris la peine d’expliquer aux ouvriers les raisons de ce licenciement. C’est pourquoi, la première revendication de la CDT c’est le maintien des emplois.
La troisième critique est sans doute la plus importante. En effet, les ouvriers, soutenus par la CDT, estiment qu’en décidant de manière hâtive de procéder à des licenciements en masse à FPZ, la direction de cette dernière veut tout simplement éviter de débloquer les indemnités prévues dans le Code du travail. Ce dernier entrera en vigueur le 8 juin prochain. Inutile de rappeler que la différence entre les dispositions de la législation actuelle et celle du Code du travail est grande. En voulant faire des économies, la société des FPZ commet un crime à l’encontre des ouvriers. Ces derniers, d’ailleurs, travaillent dans des conditions déplorables. Ils sont pratiquement tous menacés par une grave maladie respiratoire dont le plomb est la cause première: le saturnisme.
A ce sujet, la CDT milite depuis des années pour que les ouvriers de FPZ, l’unique fonderie de plomb au Maroc, soient considérés comme des mineurs et pouvoir ainsi prendre leur retraite à 55 ans et non 60 ans comme c’est le cas aujourd’hui. Bennani estime, justement, que bon nombre d’entre eux meurent sans profiter de leur retraite. Inutile donc de commettre une autre injustice à l’égard de ces ouvriers.