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L’Italie refoule un imam encombrant

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Bouchta Bouriki, imam marocain dans la ville italienne de Turin, a été expulsé d’Italie mardi dernier. C’est ce qu’a annoncé l’agence italienne ANSA affirmant que l’individu a été reconduit à la frontière sans préciser le pays vers où il a été expulsé.
Bouchta Bouriki figurera ainsi parmi les premiers «clients» des nouvelles dispositions antiterroristes adoptées par le gouvernement italien en juillet dernier sur instigation du ministre de l’Intérieur Giuseppe Pisanu et suite notamment aux attentats de Londres.
Selon le récit fait aux médias italiens par ses proches, l’imam marocain a été arrêté dans son domicile au quartier Porta Palazzo lors d’une descente de la police aux premières heures de la journée de mardi dernier.
Bouriki, que les médias italiens qualifient d’imam « autoproclamé », est arrivé en Italie en 1986. Avant son expulsion, il exerçait le métier de boucher à son propre compte comme il dirigeait une sorte de centre culturel islamique dans la même ville de Turin.
Agé de quarante-six ans et père de famille, les autorités italiennes prêtent à Bouchta Bouriki des sympathies avec les organisations terroristes internationales et notamment la nébuleuse d’Al Quaïda de Ben Laden. Il aurait haussé le ton de ses incendiaires déclarations suite à l’invasion de l’Irak par les troupes américaines et même cherché à y envoyer, en janvier 2003, un petit groupe de Moujahidine.
Les nouvelles mesures adoptées en juillet dernier en Italie rendent passible d’expulsion tout immigré jugé comme constituant une menace pour la sécurité nationale de ce pays ou soupçonné d’avoir apporté aide ou soutien aux organisations terroristes.
Dans le cas de Bouchta Bouriki, les autorités italiennes le présentent comme une menace à l’ordre public et un danger pour la sécurité nationale. L’agence Reuters va encore plus loin quand elle évoque des rapports des renseignements généraux italiens affirmant que Bouriki aurait constitué un groupe de combattants qui en voudraient au Royaume du Maroc. Les mêmes rapports évoquent une éventuelle participation de l’imam expulsé dans les attentats qui avaient secoué Casablanca le 16 mai 2003.
Suscitant beaucoup de polémique par ses déclarations, l’imam Bouchta Bouriki a fini par se mettre à dos une bonne partie de la classe politique italienne et notamment dans les rangs de la Ligue du Nord qui s’est d’ailleurs félicité de son expulsion. La Ligue du Nord aura été le premier parti à réagir en 2003 aux dires de Bouchta Bouriki en demandant publiquement son expulsion en 2003.
Bouriki, s’il est le premier imam à avoir fait les frais des nouvelles lois italiennes, n’est toutefois pas le premier religieux à avoir été expulsé. En novembre 2003, un autre imam, également d’origine marocaine, avait été reconduit aux frontières de ce pays en relation avec la lutte contre le terrorisme. À en croire L’AFp, Bouriki aurait rejoint Khoribga, sa ville natale à son arrivée au Maroc .

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