Société

L’opération vire au drame

Les dégâts occasionnés par l’opération fictive des trente mille emplois dans les bateaux de croisière ne sont pas uniquement d’ordre matériel ou moral. Mais corporel aussi, malheureusement. Après la confirmation de l’arnaque, tout le monde se rend à l’évidence. Que faire ? L’opération vire au drame dans certaines familles. La première victime de cette escroquerie de grande envergure, orchestrée par l’agence nationale pour la promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC) et cautionnée par le ministère de l’emploi, est tombée à Salé.
M’Hamed Daress, né en 1967, titulaire d’une licence en droit privé depuis des années, n’a pas pu affronter l’amère réalité. Issu d’une famille très pauvre, très nombreuse, résidant au quartier Inbiâat, Tabrikt à Salé, la victime s’est donné volontairement la mort après avoir été convaincue que le dernier espoir, pour sortir du gouffre noir du chômage, s’est évaporé. Le 03 octobre 2002, le défunt se lance devant une voiture qui écrase sa tête. Elle rend l’âme sur le champ. Ce triste jour restera gravé dans la mémoire de toute sa famille et des milliers de ses collègues menés en bateau pendant une longue période.
Au cours de la même semaine, affirme Abdelhadi Hilali, membre de la section des candidats arnaqués dans la région de Rabat-Salé, un autre jeune inscrit dans cette fameuse opération d’escroquerie est décédé à la suite d’une crise cardiaque après avoir entendu la nouvelle de l’arnaque. Deux drames en une semaine. Plus de six mois de rêve, d’espoir, de programmes et d’engagements, sans parler des frais occasionnés par la procédure et en fin de compte ils se retrouvent au pied du mur. Vraiment, c’est très difficile. Insupportable.
Dans la foulée des manifestations de colère à travers tout le territoire national contre les manoeuvres de l’ANAPEC, la section de Rabat-Salé organise chaque jour une marche pacifique de protestation dans la zone administrative de la capitale. Marche qui se termine par un sit-in devant le siège du ministère de l’emploi. «Par ce mouvement de protestation, nous transmettons notre message à tous les responsables, notamment ceux du ministère de l’emploi qui ont cautionné et chapeauté cette arnaque pendant toutes les étapes de son déroulement. Nous réclamons que nous soyons rétablis dans tous nos droits et demandons à ce qu’une enquête judiciaire soit ouverte pour déterminer les responsabilités des uns et des autres dans cette escroquerie et traduire devant la justice ceux qui ont arnaqué plus de 80.000 jeunes marocains», souligne Abdelhadi Hilali. Et d’ajouter que la section des candidats de la région de Rabat-Salé vient d’adresser une demande d’autorisation aux responsables de l’UMT pour pouvoir y organiser leurs réunions quotidiennes. Et poursuivre, indique-t-il, la coordination des préparatifs de la réunion générale qui aura lieu à Casablanca le 4 novembre prochain, pour élire le président et le bureau de l’association à l’échelle nationale. Ce bureau, précise-t-il, sera l’interlocuteur des candidats arnaqués avec les autorités. Cette affaire, qui commence à faire des drames, risque de finir très mal.

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