Société

L’option libérale d’Ali Belhaj

Dans l’exercice toujours délicat de donner la réplique à des journalistes qui adorent mettre leur interlocuteur, surtout lorsqu’il s’agit d’une homme politique, en demeure de se justifier et d’expliquer tous ses faits et gestes, Ali Belhaj s’est plutôt bien défendu. Invité de Samira Sitaïle dans son émission de fin de semaine, avec Driss Aïssaoui, le tout frais rédacteur en chef du quotidien Assabah, dans le rôle de débatteur, qui se transforme souvent en accusateur, le chef de file de ADL s’est voulu très didactique dans sa réponse à la sempiternelle question : pourquoi un nouveau parti ? Belhaj explique que sa formation se fixe comme objectifs d’amener à l’action politique diverses catégories socio-économiques qui, pour de multiples raisons, n’ont pas été intéressées à cette forme d’exercice de la citoyenneté. C’est notamment le cas de nombreux jeunes, hommes et femmes, des cadres, des intellectuels qui cherchent à exprimer leurs idées et leur engagement mais qui ne se sentent pas en phase avec les formes partisanes existantes.
Mais, pour cela, a expliqué le président d’ADL il est nécessaire de se doter d’une nouvelle vision de l’engagement et d’une approche animée par la volonté de rénovation de la pratique politique, y compris dans les procédures formelles du parti. Pour lui, cette volonté de rénovation et l’exploration de nouvelles formes d’engagement sont les principaux identifiants de ADL.
Dans cette optique, le Président de l’Alliance a indiqué que sa formation attire de plus en plus de personnes et de groupes qui partagent ce souci et y voient aussi le moyen de mettre un terme à l’émiettement politique en allant vers l’éclosion de pôles politiques plus cohérents et plus clairs, qui fonctionnent sur des bases démocratiques réelles et rompre enfin avec les amalgames et confusions qui caractérisent les montages politiciens actuels. Définissant son projet comme un projet libéral, dans son essence et dans sa formulation, Ali Belhaj s’est fait le plaidoyer de l’option libérale et le défenseur des valeurs libérales, dans le domaine économique, certes, mais aussi en tant que projet de société viable.
Concernant le bilan du gouvernement Youssoufi, le leader d’ADL ne s’est pas défaussé comme on le fait généralement dans ce cas de figure. Il a proposé une réponse équilibrée qui reconnaît au premier ministre et à son équipe des avancées réelles en matière de démocratie et de droits de l’Homme, notamment. Mais, il a en même temps pointé des insuffisances et des lenteurs en matière de croissance et d’emploi en particulier. Sur la question opportune du rédacteur en chef de Assabah qui a voulu voir une contradition, a-t-il dit, entre le discours de modernité chez Belhaj et le fait qu’il ait initié un projet de presse partisane, celui d’Aujourd’hui le Maroc, le Président de ADL a déclaré : «mes rapports avec ALM sont privés et non pas publics. Je suis minoritaire dans ce projet et je le serai encore davantage dans les semaines à venir». Ali Belhaj faisait là directement allusion au rapprochement stratégique en cours entre ALM, une structure indépendante et qui s’assume comme telle, et le groupe Caractères qui édite notamment l’hebdomadaire « la Vie économique », et les mensuels féminins «Femmes du Maroc» et «Nisae Al Maghrib».

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