Société

L’Ostéoporose n’est plus une fatalité

Une femme sur trois, un homme sur huit, sera victime après cinquante ans d’une fracture provoquée par l’ostéoporose. Cette dernière est une maladie qui évolue silencieusement. Pendant très longtemps, elle ne se traduit par aucun signe d’alerte et puis un jour c’est la fracture. Un dépistage est possible par le biais de l’ostéodensitométrie. Celle-ci permet de mesurer la densité minérale osseuse. La valeur mesurée comparée avec des courbes de référence fait apparaître l’atteinte d’ostéoporose. Un traitement favorisant la reconstruction osseuse doit alors être prescrit. Le Pr El Mkinssi, chef de service de Rhumatologie à l’hôpital Ibn Rochd de Casablanca, en est bien consciente. Ses patientes viennent la voir pour des problèmes articulaires et osseux. «Cette maladie est favorisée au Maroc par de mauvaises habitudes alimentaires, la dénutrition infantile et des résistances culturelles.
La plupart des femmes, dès qu’elles sont ménopausées décident de ne plus voir de gynécologue. Elles ne voient plus la nécessité à se faire surveiller ou éventuellement à prendre un traitement hormonal substitutif comme traitement préventif de l’ensemble des troubles hormonaux », souligne-t-elle. Sur cette maladie méconnue, elle réalise une étude dans la capitale économique du pays, notamment dans les quartiers populaires.
Cette enquête montre que 25 à 30 % des femmes présentent des signes d’ostéoporose. «Les traitements existent, mais les personnes aux revenus limités y ont difficilement accès », conclut-elle. Aïcha, âgée de 80 ans, est un exemple de cette frange de la société qui trouve des difficultés dans l’accès aux soins. Elle vit à Hay Mohammadi à Casablanca avec sa petite-fille, son gendre et ses quatre arrières petits-enfants dans la plus extrême pauvreté. Il y a douze ans, Aïcha est tombée dans une rue et s’est cassée le col du fémur, puis s’est fracturée l’autre quelques mois plus tard.
On l’a opérée à l’hôpital, on lui a placé une plaque mais la maladie jamais traitée a continué son travail. En fait, Aïcha est atteinte d’ostéoporose. Aujourd’hui, après d’autres fractures, Aïcha est presque invalide. «Je ne fais plus aucune tâche ménagère, je n’y arrive plus, je mets un tapis, je m’assois, je prépare le thé, c’est tout», déplore-t-elle. Toutefois, l’ostéoporose ne doit plus être perçue comme une fatalité. L’important est de se construire un vrai capital osseux, d’abord par une alimentation variée et équilibrée surtout pendant l’enfance et l’adolescence. Cette alimentation doit être riche en calcium et en vitamine « D ». Par ailleurs, un suivi médical régulier et l’activité sportive sont fortement recommandés. De l’ostéoporose, le Pr Pierre Delmas du CHU Edouard Herriot à Lyon a fait son cheval de bataille. «Pendant l’enfance et l’adolescence, explique-t-il, chacun se constitue un capital osseux. L’os est un tissu vivant, les cellules se renouvellent en permanence. Mais avec les années, pour les femmes surtout, le processus inverse se produit : l’os se détruit plus vite qu’il ne se reconstruit.
Quand la personne est ostéoporotique, les os deviennent poreux et s’écrasent, ils cèdent sous le poids du corps. On peut dire que schématiquement, chez les femmes entre 20 et 40 ans, la densité osseuse ne va pas se modifier. Mais dès l’approche de la ménopause, il existe une déperdition osseuse qui s’accentue après la ménopause. Pourquoi ? Car la carence en oestrogènes qui accompagne la ménopause entraîne un emballement du métabolisme osseux avec une accélération de ces processus de destruction et de formation de l’os, mais avec un déficit qui crée une perte osseuse. Celle-ci va en quelque sorte faire le nid de l’ostéoporose».

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