Société

L’USFP retrouve sa sérénité

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Le climat s’est manifestement calmé ces derniers jours au sein du Bureau politique de l’USFP, mais sans que les questions ne soient tranchées. En dépit du dernier communiqué du Bureau politique appelant au «fonctionnement des instances du parti avec l’esprit d’unité et de militantisme», et annonçant un démenti catégorique au sujet d’une quelconque tentative d’élection du Premier secrétaire, force est de constater que les divergences entre ces deux courants majeurs persistent encore. Certes, non au sujet de l’appartenance d’une personne précise à telle ou telle tendance, mais sur la question de la gestion du Parti. Les candidatures de Mohamed Elyazghi ou de Abdelouahed Radi, même si cette dernière n’est pas confirmée de manière officielle et explicite, s’inscrivent dans ce de débat et en sont étroitement liées. Pour plusieurs membres du Bureau politique, l’élection de Mohamed Elyazghi, est non seulement une confirmation légitime d’une nomination attendue et méritée, mais également une mesure conforme à l’application stricte des dispositions de l’article 198 du règlement intérieur du parti adopté par son sixième congrès national. L’article fait en effet état de l’élection par le Bureau politique du Premier secrétaire et du premier secrétaire-adjoint, avant de mettre l’accent sur la répartition des tâches entre les différents membres de ce bureau. L’article précise également que le Premier secrétaire est le porte-parole officiel du parti, et que c’est le Premier secrétaire-adjoint qui assume cette responsabilité au cas de l’absence du premier. Sachant que sur le plan juridique et organisationnel, aucune précision n’a été faite sur la nature de «l’absence du Premier secrétaire» ou s’il s’agit de cas de décès, de démission, de maladie ou d’abandon injustifié. Dans le même ordre, l’on estime qu’automatiquement «ce poste vacant» depuis la démission de Abderrahman Youssoufi, doit être comblé dans un premier temps par le Premier secrétaire-adjoint, car, ajoute-on, la lecture juste des articles traitant de cette question, se doit de tenir compte de l’existence de trois « institutions », à savoir celles du Premier secrétaire, du Premier secrétaire-adjoint et du Bureau politique, lesquelles sont toutes élues par la Commission administrative, afin d’éviter tout dérapage dictatorial. La Commission administrative est, elle-même, élue par le congrès. Outre ces arguments, l’on évoque en faveur de la candidature de M. Elyazghi, l’élément de la légitimité militante et historique, dans la mesure où ce dernier est membre du Bureau politique depuis 1975 et Premier secrétaire-adjoint proposé par feu Abderrahim Bouabid, lequel a placé sur un pied d’égalité pour sa succession MM. Elyazghi et Youssoufi. Deux atouts dont ne dispose pas M. Radi, qui n’est membre du Bureau politique que depuis 1984, mais qui incarne aux yeux de l’autre moitié des membres du BP, la volonté de l’unité et du compromis entre l’ensemble des tendances et sensibilités. Cela dit, en dépit de leur solidité, ces arguments butent sur un obstacle majeur, selon un dirigeant du parti qui adopte une approche qualifiant d’étonnante la démarche précitée, laquelle était au coeur des débats sur la procédure qui ont marqué la réunion du 1er novembre. Une précision de taille de sa part, l’automaticité de la désignation du premier secrétaire adjoint à la place de l’ex n°1 du parti, n’existe pas. Les prérogatives des uns et des autres sont définies par le règlement intérieur et chaque situation se doit d’être examinée à part, d’où le report, dans un premier temps, de la réunion consacrée à cet effet, pour étudier les modalités appropriées pour que le nouveau Premier secrétaire puisse assumer ses responsabilités sur de nouvelles bases. Des bases démocratiques. Vu, donc, sous cet angle, le recours à l’élection du futur premier secrétaire doit constituer un nouveau point de départ que l’ensemble des membres du BP souhaite. La dynamique enclenchée aspire, selon cette approche, à la mise en place d’une légitimité démocratique seule à même d’unir l’ensemble des militants. Dans cette affaire, il y a lieu de signaler le sursaut réparateur de certaines erreurs du passé qui ont caractérisé la gestion du parti. Mais, en même temps, les craintes qui accompagnent les phases de transition, et qui se manifestent à travers les différents appels à l’unité et à la lutte contre l’exclusion et à la légitimité organisationnelle et historique. Deux conceptions différentes et contradictoires condamnées à coexister dans un parti qui a toujours vécu au bord d’une explosion qui n’arrive jamais. Mais qui laisse toujours des traces. L’histoire de l’USFP n’est-elle pas, en fait, une histoire de scissions et de recompositions ?

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