Le ministre de la santé, Lhossaine Louardi aspire à réduire la prévalence de la tuberculose. Il avance un budget prévisionnel de 250 millions DH dans le cadre du plan d’accélération de la réduction de l’incidence de la tuberculose dont le lancement officiel a été donné mercredi à Casablanca.
Ce nouveau plan ambitieux se donne pour objectif d’atteindre un taux annuel de diminution de l’incidence de la maladie de 6%. A ce rythme annuel, le ministère de la santé espère éliminer la tuberculose à l’horizon 2050. Le nouveau plan vise également à augmenter le taux de détection des cas de tuberculose à plus de 95% d’ici 2016 et le taux de succès thérapeutique de la maladie à plus de 90%. Il est aussi question de réduire de moitié le taux de perdus de vue d’ici 2016 et d’agir sur les facteurs de vulnérabilité de la tuberculose auprès des populations cibles.
Cette nouvelle stratégie s’articulera autour de 5 axes : l’amélioration du dépistage et du diagnostic de la tuberculose, l’amélioration de la qualité de prise en charge, le partenariat, la surveillance épidémiologique et enfin la gouvernance. En présentant ce nouveau plan, le ministre de la santé a insisté sur la prise en charge gratuite des médicaments. Contrairement à l’ancienne stratégie, le plan 2013-2016 a pour principe le partenariat en impliquant plusieurs départements ministériels et la société civile dans la lutte contre la tuberculose. A ce titre, 9 conventions-cadres ont été signées lors du lancement du plan national du ministère de la santé (voir encadré). Le plan stratégique 2011-2015 avait montré plusieurs dysfonctionnements.
A commencer par la lenteur du rythme de régression de l’incidence. «Avec l’ancien plan, nous sommes parvenus à réduire de 3% les nouvelles infections annuellement. Ce qui est insuffisant», a déploré le ministre de la santé. Avec une diminution de 3% par an et en tenant compte de la croissance démographique, le ministère de la santé estime que 10.000 cas de tuberculose seront encore à dépister en 2050.
Il faut aussi relever que l’ancienne stratégie présentait plusieurs anomalies perceptibles, notamment dans le retard du diagnostic et par conséquent dans la prise en charge, l’accès aux médicaments, le déficit en ressources humaines et le faible engagement du secteur privé dans la lutte contre la maladie. Pour remédier à ces anomalies, Lhoussaine Louardi avait donné en décembre 2012 ses instructions pour que soit relancée la dynamique de lutte contre la tuberculose dans le cadre d’un plan d’action pour la période 2013-2016.
Rappelons que la tuberculose sévit toujours au Maroc. En 2012, 27.437 nouveaux cas ont été notifiés, soit une incidence de 83 cas pour 100.000 habitants. Des statistiques alarmantes malgré une réduction de 30% des cas durant les 15 dernières années. Cette maladie touche essentiellement les jeunes.
Selon les données du ministère de la santé, 65% des cas sont âgés entre 15 et 45 ans. A noter que 58% des personnes touchées par la tuberculose sont des hommes contre 42% des femmes. Les données montrent que la tuberculose est un phénomène essentiellement urbain. 65% des cas enregistrés sont identifiés dans six régions : le Grand Casablanca, Tanger-Tétouan, Fès-Boulemane, Rabat-Salé-Zemmour-Zaër, Gharb-Chrarda-Beni-Hssen et Souss-Massa –Drâa.