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Lutte contre le travail des enfants : Encore du chemin

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Le phénomène touche encore des dizaines de milliers de mineurs

Le Maroc célèbre ce mardi 12 juin la journée mondiale contre le travail des enfants. Cette journée est l’occasion d’examiner de près les actions à mettre en place pour lutter contre ce phénomène qui     constitue une violation des droits de l’enfant. Au Maroc, le phénomène touche encore des dizaines de milliers d’enfants. Faut-il rappeler que selon les statistiques du Haut-Commissariat au Plan (HCP), 69.000 enfants âgés de 7 à moins de 15 ans travaillaient en 2014 contre 86.000 en 2013. Il s’agit avant tout d’un phénomène rural qui touche davantage les garçons que les filles.

Les mineurs travaillent principalement dans l’agriculture, l’artisanat ou en tant que domestiques. En ville, les «services» et «l’industrie y compris l’artisanat» constituent les deux principaux secteurs pourvoyeurs d’emploi. Bien que la situation soit encore alarmante, il faut signaler que des efforts ont été engagés par le Maroc pour venir à bout de cette problématique.  Il y a lieu de rappeler que le Maroc a adopté en 2006 le Plan d’action national pour l’enfant (Pane), «Un Maroc digne de ses enfants 2006-2015» dont les réalisations contribuent à l’atteinte des différents OMD. Il n’est pas inutile de rappeler que le Maroc a ratifié deux conventions internationales, à savoir la convention 138 de l’OIT (Organisation internationale du travail) qui interdit le travail des enfants de moins de 15 ans, et la convention 182 qui interdit les pires formes d’emploi pour les mineurs âgés de 15 à 18 ans. La Constitution de 2011 consacre les droits de l’enfant comme étant des droits constitutionnels. La loi n° 19.12 sur les travailleurs domestiques constitue un pas important. Cette loi inclut plusieurs autres droits qui contribuent à améliorer les conditions des travailleurs domestiques en fixant la période d’essai, la durée de travail, les jours de repos hebdomadaires, le congé annuel, les congés payés et les indemnités de licenciement, l’instauration d’un salaire minimum de 60% du SMIG ou 1.542 dirhams mensuels et la généralisation de l’inscription des employés de maison à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Le non-respect des dispositions de la présente loi expose les contrevenants à des amendes prévues aux articles 23 et suivants de la loi 19-12 qui peuvent atteindre 30.000 dirhams. Malgré ces avantages, la société civile, en l’occurrence l’association Insaf, avait relevé plusieurs insuffisances. A commencer par le cadre juridique d’intervention des inspecteurs du travail et des assistantes sociales qui ne permet pas l’accès aux maisons.

Autre problème majeur : le nombre insuffisant des inspecteurs du travail par rapport aux besoins. En outre, l’association déplore que les assistantes sociales n’aient pas de statut juridique, a fortiori un statut qui leur permet d’exercer ce contrôle. Elle relève également qu’il est difficile d’être informé sur  les conditions réelles de travail des mineures âgées entre 16 et 18 ans et des risques auxquels elles sont exposées au quotidien. Insaf avait aussi pointé  du doigt la difficulté pour les mineures, quand bien même sensibilisées à leurs droits, de dénoncer leur employeur en cas de non-respect de la loi (signature d’un contrat, visite médicale tous les 6 mois, respect des horaires, congés…), des clauses du contrat ou de maltraitance. Au niveau mondial, 152 millions d’enfants (de 5 à 17 ans)  sont désormais astreints au travail   et 73 millions d’entre eux effectuent des travaux qui sont considérés dangereux. L’ONU estime «éliminer le travail dangereux des enfants et améliorer la sécurité et la santé au travail des jeunes, favoriserait l’entrée dans la vie active d’une génération de travailleurs productifs, justement rémunérés et capables de contribuer à la justice sociale et à la croissance économique de leur société».

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