Société

Maladies négligées : Rester vigilant

Le phénomène des maladies négligées continue de faire des ravages notamment dans les pays pauvres. L’association des «Médecins Sans Frontières» (MSF), Organisation Non Gouvernementale, vient de dénoncer lundi dernier à Genève, en marge de l’ouverture des travaux de la 55 ème assemblée mondiale de la santé, l’existence de « maladies négligées ». Et de souligner que la lutte contre les inégalités dans la recherche et dans les prix des médicaments doit constituer une priorité.
Le docteur Bernard Pécoul, directeur à MSF, a déploré le fait que seulement 10 % des 73 milliards de dollars investis annuellement dans la recherche sont consacrés au traitement de 90 % des problèmes de santé. Et d’ajouter que parmi les 1.393 médicaments arrivés sur le marché mondial entre 1975 et 1999, seuls 16 concernaient des maladies tropicales qui font des millions de victimes dans les pays pauvres. Et d’affirmer que la recherche médicale est en panne pour les maladies des pauvres, précisant que la situation a même tendance à empirer en raison de la résistance croissante aux médicaments déjà utilisés, comme la chloroquine, le plus commun des antipaludiques. Les cas de tuberculose ont augmenté de 20 % en 10 ans.
Le responsable de cette organisation précise que l’Organisation Mondiale de la Santé a pour mandat de définir les priorités en matière de santé mondiale. Et elle doit faire plus pour convaincre les gouvernements en vue de relancer la recherche pour les maladies négligées et faciliter l’accès aux médicaments.
Dans son rapport l’organisation « Médecins Sans Frontières » soulève que les recherches sur de nouveaux traitements contre la malaria, la tuberculose, la leishmaniose ou la maladie du sommeil, ne bénéficient pas des investissements nécessaires, et seulement 383 millions de dollars ont été injectés durant l’an 2000 dans la recherche contre ces quatre maladies, contre des dizaines de milliards pour les maladies des pays riches souvent marginales, comme… la calvitie.
L’organisation rappelle qu’une nouvelle combinaison plus efficace de deux médicaments a été mise au point pour lutter contre la malaria. Plus coûteuse, indique l’ONG, elle n’est pas mise en oeuvre, faute de soutien financier. Et de préciser que dans de telles conditions, l’objectif visant à réduire de moitié la mortalité due au paludisme en Afrique d’ici 2010 est irréalisable. Dans ce cadre, l’Organisation souhaite que l’OMS surveille de plus près l’application de la déclaration de la Conférence de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Doha sur l’accès aux médicaments, estimant que les pays doivent pouvoir accéder aux médicaments les moins chers, d’où qu’ils proviennent.

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