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Maltraitance animale: La société civile tire la sonnette d’alarme

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L’ampleur que prend la maltraitance des animaux au Maroc inquiète Ahmed Tazi. En sa qualité de président de l’Association de défense des animaux et de la nature (ADAN), celui-ci nous confie: «Le Maroc ne doit plus accepter la maltraitance des animaux!».

Dans l’objectif de mettre fin à ce fléau, l’association sera présente à la convention cadre pour les changements climatiques à Marrakech. Ici, il sera question de défendre son nouveau projet qui consiste à une gestion sans cruauté de la population canine.

Une méthode plus efficace

Ce projet consiste à «capturer les chiens et chats afin de les identifier, les stériliser pour ensuite les relâcher dans le milieu où ils ont été capturés». Selon ce jeune acteur associatif, ce serait là la meilleure méthode pour éradiquer la rage et supprimer les zoonoses. «Les animaux deviennent ainsi des agents sanitaires 24h/24, c’est-à-dire qu’ils protègent leur territoire de l’entrée d’autres animaux malades», souligne-t-il.

Animaux en péril

Cependant, malgré l’utilité de la cause pour la santé publique, l’association ne survit que grâce aux quelques dons et à l’apport d’une dizaine de bénévoles. Si la deuxième convention de mise en place du programme pilote de contrôle de la population canine et féline n’est pas signée avec la municipalité de Rabat, l’association en question sera confrontée à un arrêt de financement.
ADAN risque à cet effet de perdre le soutien des associations internationales (comme la fondation Brigitte Bardot, ndlr). Bien que ladite convention soit opérationnelle sur le terrain depuis 2015, elle n’a toujours pas été conclue avec la municipalité. «La convention est en partenariat avec l’Ordre vétérinaire régional de la ville de Rabat et l’ONSSA», explique Ahmed Tazi avant d’ajouter que l’association a pu compter sur le soutien du Bureau marocain d’hygiène (BMH), l’Ordre des vétérinaires, l’ONSSA et l’institut agronomique et vétérinaire Hassan II (IAVII) dans ses différentes actions.
Pour rappel, ADAN a signé une première convention avec la commune de Rabat dans laquelle celle-ci s’engage de couvrir quelques charges. Il s’agit notamment des services de gardiennage, des travaux d’entretien et de la restauration des locaux réservés aux animaux. «Porter plainte auprès des tribunaux n’est pas la meilleure solution», confie le président d’ADAN, «c’est un combat perdu d’avance».
Par ailleurs, plusieurs campagnes de sensibilisation ont été menées avec la mairie de Rabat pour la vaccination et la stérilisation des chiens et chats de rue. Outre le financement, l’association souffre de l’ignorance des gens face à la cause animale. «Ce qui risque de porter atteinte à l’image du Maroc auprès des ONG internationales, celles-ci peuvent même se désengager définitivement de notre cause», ajoute le membre associatif.

Une famille pour la vie

Chaque jour le dispensaire accueille des animaux en détresse. A l’image du chaton sauvé par les forces de l’ordre puis livré à l’association, celui-ci, victime d’actes de «sorcellerie» et de torture, «a mis du temps pour surmonter son traumatisme», raconte Ahmed Tazi. L’association a dû l’opérer en urgence, afin de soulager sa souffrance. L’histoire invraisemblable du félin qui avait fait grand bruit auprès de l’opinion publique n’est qu’un cas parmi tant d’autres que traite quotidiennement ADAN.
Le temps de trouver une famille d’accueil, une centaine de chiens et chats sont soignés, nourris et hébergés par l’association. Ces bénévoles consacrent leurs temps et leur énergie pour subvenir aux besoins des pensionnaires.

Sans oublier les salariés de l’association qui assurent la permanence aux locaux du refuge. Un long chemin reste à parcourir pour une véritable prise de conscience. «J’invite les gens à bien comprendre notre religion, qui appelle à la tolérance et à la paix», conclut Ahmed Tazi.
Membre actif de la société civile marocaine, l’association, sise à Rabat et fondée en 2004 par Habiba Tazi, effectue ses interventions dans plusieurs villes du Royaume à l’instar d’Essaouira, Nador, Casablanca et Kenitra, mais également Tétouan, Fès, Meknès, Mohammedia, El Jadida, Settat, Berrechid et Ouarzazate. Membre du Réseau associatif pour la protection animale et le développement durable (RAPAD), elle collabore, entre autres, avec l’association britannique Dogs Trust. A ce titre, cette dernière assure la formation des bénévoles, en Angleterre, sur les méthodes adaptées à la capture et au traitement humain des animaux.

Leila Ouchagour
(Journaliste stagiaire)

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