« Le Maroc peut être très utile à l’Espagne » en matière de coopération religieuse, a affirmé M. Toufiq, dans une déclaration au quotidien espagnol El Periodico, proposant la création d’une « institution d’échange d’idées. » Il s’agit d’ouvrir « un dialogue », a ajouté le ministre, soulignant à cet égard que la récente visite au Maroc du président du gouvernement espagnol, M. José Luis Rodriguez Zapatéro, a revitalisé les relations entre les deux pays.
Toutefois, a-t-il assuré, le Maroc « ne cherche aucune ingérence dans les affaires » intérieures de l’Espagne, ajoute El Periodico. Le quotidien Abc a publié, de son côté, un entretien similaire avec M. Toufiq dans lequel il a rappelé que SM le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, a instauré une restructuration du champ religieux dans le Royaume afin d’accompagner le processus de développement dans les autres aspects de la vie. Ces changements, a précisé le ministre, étaient en cours de préparation bien avant les attentats du 11 septembre à New York et Washington, du 16 mai 2003 à Casablanca et du 11 mars à Madrid.
Pour M. Toufiq, il est nécessaire de placer à la tête des mosquées des « personnes formées, bien éduquées et qui sachent que la religion impose le respect de la communauté et d’avoir un degré très élevé d’éthique pour agir en exemple. » M. Toufiq a rappelé, d’autre part, que « le nationalisme marocain avait adopté le salafisme durant son combat pour l’indépendance », expliquant toutefois que « ce salafisme était conforme à la tradition soufie authentique du Maroc. » Le ministre a par ailleurs fait état de 35.000 mosquées et autant d’imams dans le Royaume, alors que le nombre de prédicateurs du vendredi oscille entre 15.000 et 16.000. Il a également signalé l’existence de mosquées aménagées dans de petits garages et boutiques et de mosquées improvisées dans les bidonvilles des grandes villes. SM le Roi, bien avant la réforme du champ religieux, avait déjà insisté sur l’urbanisme », a dit le ministre, ajoutant que les « lieux de culte improvisés sont aussi insalubres que les bidonvilles. »