Le Maroc est en train de puiser, à hauteur de plus de 4 % par an, sur son capital de ressources naturelles non renouvelables, a indiqué Hassan Bendahmane, coordinateur national du projet ANCRE (l’auto-évaluation nationale des capacités à renforcer en matière de l’environnement).
"Il est impératif pour nous en tant que pays de définir nos propres priorités pour nos propres besoins", a averti M. Bendahmane, à l’occasion d’un séminaire organisé mercredi 23 novembre à Rabat. "L’air de Casablanca est
50% plus pollué que celui qu’on respire à Paris", a-t-il avancé, précisant que "chez nous, l’air propre est un luxe".
M. Bendahmane, également consultant au Programme des Nations unies pour l’envi- ronnement (PNUE), a indiqué que 80 % des ressources biologiques se trouvent dans les pays du Sud, soutenant que "notre savoir est encore plus limité quand il s’agit de connaître l’utilité d’une espèce vivante ou d’une autre".
Les pays du Sud constituent, a-t-il poursuivi, les plus grandes réserves de ressources biologiques, alors qu’on trouve une surexploitation massive de ces ressources par les pays du Nord.
"La pression d’un enfant américain de 5 ans sur les ressources naturelles de la planète est en moyenne 37 fois plus élevée que la pression exercée par un enfant du Bangladesh", a noté cet expert.
Organisée par l’Institut scientifique, cette rencontre a été marquée par la participation de plusieurs chercheurs et experts dans le domaine de l’environnement.
Les différents intervenants ont tiré la sonnette d’alarme sur les dangers de l’exploitation anarchique des ressources naturelles, soulignant l’impératif de sauvegarder la biodiversité, qui constitue un capital naturel au service de l’humanité, à travers la sensibilisation et la mise en oeuvre des engagements et des conventions relatives à la protection de l’environnement.