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Mauritanie : otages espagnols, l’Aqmi a reçu 8 millions d’euros de Madrid pour leur libération

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Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a reçu «en tout 8 millions d’euros» du gouvernement espagnol pour libérer lundi les deux otages espagnols qu’elle détenait, a appris mardi l’AFP auprès de médiateurs maliens. «Du début jusqu’à la fin, c’est en tout 8 millions d’euros qui ont été versés aux ravisseurs des Espagnols», a affirmé à l’AFP un médiateur malien impliqué dans les affaires de libération d’otages européens dans le Sahel. «Oui, on peut dire que c’est le gouvernement espagnol qui a payé la somme. Même si ce n’est pas lui qui a tout payé (directement), il va d’une manière ou d’une autre rembourser la dette aux pays, aux personnes qui ont engagé des frais dans l’affaire», a ajouté la même source. «Je me souviens que lors de l’enlèvement des diplomates canadiens, des pays africains ont engagé de l’argent pour les négociations. Non seulement ces pays ont été remboursés mais par la suite, le Canada a remboursé et payé la rançon», a ajouté la même source. Les diplomates canadiens Robert Fowler, envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Niger, et son collègue Louis Guay, tous deux enlevés en décembre 2008, à l’ouest de Niamey, avaient été libérés en avril 2009 par l’Aqmi.  «8 millions d’euros, c’est aussi mon chiffre. C’est ce que l’opération a coûté au gouvernement espagnol qui n’a pas fait comme les Britanniques qui ne voulaient pas payer. L’Espagne a payé», a affirmé de son côté à l’AFP un élu du nord du Mali, également impliqué dans les négociations pour la libération d’otages. Le journal espagnol El Mundo a assuré mardi, sans citer de sources, que le gouvernement espagnol a payé 7 millions pour la libération de Roque Pascual et Albert Vilalta, deux volontaires de l’ONG catalane Accio Solidaria, qui étaient détenus depuis novembre 2009 par l’Aqmi au Sahel. Le gouvernement espagnol n’avait fait mention, lundi, d’aucune rançon lorsqu’il a officialisé la libération des deux volontaires espagnols. Le chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero s’était borné à remercier les services espagnols pour leur travail ainsi que les «gouvernements (africains) de la zone» de la prise d’otage. L’exécutif avait nié farouchement en mars le versement d’une rançon lors de la libération d’Alicia Gamez, autre volontaire de l’ONG Accio Solidaria, capturée en même temps que ses deux collègues en novembre en Mauritanie. L’Aqmi a affirmé lundi dans un message enregistré, avoir libéré les deux Espagnols parce que certaines de ses revendications avaient été satisfaites sans préciser lesquelles, d’après le quotidien espagnol El Pais. Le groupe a aussi souligné que la libération des deux Espagnols constituait une «leçon adressée aux services secrets français», après l’échec d’un raid franco-mauritanien mené le 22 juillet pour libérer l’otage français Michel Germaneau dont Aqmi a revendiqué le 25 juillet l’exécution.

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