Société

Mauritanie : un couple italien enlevé de la même manière que les Espagnols

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L’enlèvement de deux Italiens, vendredi, sur une route du sud-est de la Mauritanie, s’est déroulé à peu près de la même façon que celui de trois Espagnols fin novembre, à l’autre bout du pays, revendiqué par Al Qaïda au Maghreb islamique, selon les premiers témoignages. Le couple de voyageurs italiens portés disparus depuis vendredi soir, dans le département mauritanien de Kobenni, a «très probablement été enlevé par un groupe armé», avait annoncé, samedi, à l’AFP une source sécuritaire. Sergio Cicala, retraité de 65 ans, et sa femme Philomene Kabouree, Italienne d’origine burkinabé et âgée de 39 ans, se rendait au Burkina Faso à bord d’un minibus immatriculé en Italie, selon cette source.
Les autorités mauritaniennes n’ont pas confirmé, jusqu’à présent, qu’il s’agissait d’un enlèvement, et les médias d’Etat n’en ont pas dit un mot. Mais le ministère italien des Affaires étrangères a déclaré que son unité de crise suivait le cas de l’enlèvement des deux compatriotes en Mauritanie. «Tous les canaux diplomatiques et politiques ont été mobilisés immédiatement», a ajouté le ministère italien. Cet enlèvement intervient près de trois semaines après la capture de trois ressortissants espagnols, sur la route côtière Nouadhibou-Nouakchott (nord-ouest), revendiqué par la branche maghrébine d’Al Qaïda. «Le mode opératoire est pratiquement le même que pour l’enlèvement des trois Espagnols le 29 novembre, ce qui laisse penser qu’il s’agit du même groupe terroriste», a jugé dimanche le directeur du journal Nouakchott-infos, Abou Al Maali, interrogé par l’AFP. Selon des témoignages de voyageurs recueillis par une source proche des autorités locales, les ravisseurs ont surgi, de nuit, au bord de la route. Ils ont tiré en l’air et dans les pneus pour obliger les voyageurs à s’arrêter, avant de s’emparer uniquement des personnes, en abandonnant le véhicule et son contenu. Selon une source sécuritaire, la disparition s’est produite vers 22h sur l’axe Aïoun (Mauritanie) – Kayes (Mali), à proximité de la localité mauritanienne de N’Eissira, à quelques kilomètres seulement de la frontière avec le Mali. Le nord et l’est du Mali servent de refuge, depuis 2008, aux islamistes armés qui enlèvent des Occidentaux. Et c’est dans ce pays que seraient actuellement détenus les trois otages espagnols, ainsi qu’un Français capturé le 26 novembre, dans la ville malienne de Ménaka. «L’enlèvement a été érigé en commerce juteux depuis que les Européens ont commencé à payer cher pour la vie de leurs otages. La Mauritanie est désormais perçue comme un maillon faible, étant donné la taille de son territoire aux trois-quarts désertique et quasiment incontrôlable», rappelle Abou Al Maali.
Ces deux dernières années, l’Aqmi a revendiqué une série d’actions meurtrières en Mauritanie, dont l’assassinat fin 2007 de quatre Français à Aleg (250 km à l’est de Nouakchott) et celui d’un Américain en juin dans la capitale.


Hademine Ould Sadi (AFP)

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