Les organisations œuvrant dans le domaine des droits de l’Homme doivent travailler de concert aves les médias pour démasquer les violations de ces droits.
Telle est l’idée principalement véhiculée par le professeur Thomas Keenan qui a été invité, lundi, par l’ambassade des Etats-Unis à Rabat pour animer un workshop consacré aux «Médias et droits de l’Homme».
Un atelier lors duquel cet éminent spécialiste américain en étude et analyse des images, qualifié par les initiateurs d’ «oiseau rare», s’est penché sur la notion de «honte mobilisatrice». Un terme qui a pris naissance après la 2ème Guerre mondiale et la déclaration universelle des droits de l’Homme.
«Ce concept est évoqué lorsque les organisations militant en faveur des droits humains ne trouvent pas les moyens de dévoiler les violations de ceux-ci», a expliqué Thomas Keenan qui a mis l’accent sur l’intérêt de les médiatiser pour en démasquer les secrets afin d’éveiller l’attention du public et donc dissiper cette honte.
Cette rencontre que le professeur a considérée comme «unique», puisqu’elle a constitué une occasion, pour lui, de se retrouver avec des étudiants de l’ISIC et des militants des droits de l’Homme, lui a permis d’avoir un échange avec des journalistes en herbe.
Interrogé sur le rôle des réseaux sociaux dans la transmission de messages en matière de droits humains, le spécialiste a estimé qu’une confiance aveugle ne peut être faite en ces moyens d’information. Dans ce sens, il a plaidé pour une réflexion profonde sur la convergence entre médias et réseaux sociaux, ce qui mettrait en péril les canaux traditionnels de l’information.
Ceci étant, le conférencier a rappelé que l’adhésion du journaliste aux valeurs des droits de l’Homme implique une délimitation claire entre le professionnalisme et le militantisme. A cet égard, il a mis l’accent sur les risques d’instrumentalisation des journalistes lors de leur présence, par exemple, dans les zones de conflits par les différentes parties engagées.
Lors de cette rencontre organisée en collaboration avec le conseil national des droits de l’Homme et le Centre d’études et de recherches en sciences sociales, le professeur a parallèlement invité à méditer sur les risques de banalisation de l’image et de son impact sur le spectateur, notamment avec la forte présence d’images de guerre et de massacres sur nos écrans.
En effet, face à un flux accru en images et en information, on peut être soit victime, soit acteur de l’image. Donc à nous de choisir !