Société

Mendicité : Plus de 60% des mendiants sont des professionnels

Un Marocain sur 150 est mendiant. Le nombre des mendiants au Maroc s’élèverait à quelque 200.000 dont plus de 62,4% sont des professionnels. C’est ce qui ressort d’une enquête nationale sur la mendicité dont les résultats ont été présentés, jeudi 27 septembre, à Casablanca.
Pour cerner le profil type de cette catégorie de la population, une étude plus poussée a été réalisée à l’initiative du département du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, sur la base d’un panel de 3400 mendiants répartis sur différentes régions du Maroc.
De cette étude, la première en son genre, il ressort que plus de la moitié des mendiants sont des femmes, soit 51,1%. Ils sont plus nombreux dans la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer, puisque au moins un mendiant sur cinq y « exerce ». Cela représente 21,8% du nombre des mendiants concernés par l’enquête, ce qui place cette région au premier rang, talonnée du Grand Casablanca avec 17,8% de personnes qui s’adonnent à cette activité.
La majorité des mendiants affirment avoir déjà exercé un métier avant de commencer à faire la manche. Fait inouï, d’anciens fonctionnaires figurent même au sein de cette « corporation ». Les anciens fonctionnaires représentent, en effet, 1,4% de l’ensemble des mendiants recensés. Autre fait marquant, la mendicité se professionnalise. Plus de la moitié de la population des mendiants étudiée, c’est-à-dire 58%, a déclaré s’adonner à cette pratique depuis plus de 5 années alors que 13,9% se disent débutants.
Les mendiants mariés viennent en tête du tableau, avec 35,2% du total, affirment les enquêteurs, ce qui, explique-t-on, signifie que «le recours à la mendicité est motivé par la nécessité de subvenir aux besoins de la famille».
L’enquête révèle également que 66,7% des personnes qui font la manche sont analphabètes. Un mendiant sur cinq a néanmoins déjà fréquenté les bancs de l’école. Ainsi, le nombre de mendiants ayant un niveau d’instruction du 1er cycle fondamental est de 20,1%, alors que ceux n’ayant pas dépassé le niveau de l’instruction coranique acquise aux Msids ne dépasse guère les 6,6%. Parmi ceux qui font la manche, 0,4% ont un niveau d’enseignement supérieur. Cette proportion, rapportée au nombre estimatif de la population des mendiants, indique que près d’un millier parmi ceux qui font la manche ont un niveau d’instruction supérieur. Le mendiant type aime exercer son « métier » généralement en solo. Ainsi, l’étude montre que 93,7% des mendiants préfèrent faire la manche en solitaire. Raison principale invoquée pour justifier cette activité : la pauvreté. 51,8% des mendiants disent être réduits à cette situation à cause de la pauvreté alors que 12,7% invoquent un handicap et 9,3% le manque d’opportunités d’emploi. Par ailleurs et pour faire face à ce phénomène, certains responsables plaident pour un changement de stratégie. Ils se disent pour «une approche globale intégrée avec en priorité une prise en charge institutionnelle, une insertion familiale et socio-économique, une application de la loi surtout contre les récidivistes et ceux qui exploitent les enfants ainsi que la sensibilisation de la population et aussi une communication ciblant les mendiants».


Casablanca : Près d’un million DH saisi chez les mendiants

Selon le bilan de la campagne de lutte contre la mendicité lancée à Casablanca en mars dernier, 440 mendiants ont été placés dans le centre social de Tit Melil dont 195 hommes, 209 femmes et 36 enfants. En outre, 361 des mendiants appréhendés à Casablanca, ont été réinsérés dans leurs familles alors que 34 ont été placés à l’extérieur de la structure familiale. Fait révélateur de la prospérité de certains mendiants professionnels, la saisie d’une somme de 942.496 DH appartenant à certains d’entre eux dont un qui a pu amasser la coquette somme de 300.000 DH. Ce programme de lutte contre la mendicité sera étendu à toutes les régions du Royaume.

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