Société

Miloudi Mokharik : «Le problème n’est pas le dialogue mais le contenu de ce dialogue»



ALM : Comment évaluez-vous l’initiative du Premier ministre ?
Miloudi Mokharik  :
L’initiative du Premier ministre est louable car par nature un syndicat est une organisation qui négocie et qui dialogue avec les partenaires sociaux que ce soit le gouvernement ou le patronat. Mais le problème n’est pas le dialogue mais le contenu de ce dialogue. Pour nous, le dialogue devrait être un dialogue concret qui prend en considération l’intérêt des salariés afin d’améliorer leurs conditions de travail.

Le Premier ministre a formulé lors de la rencontre diverses propositions aux syndicats. Ces propositions répondent-elles à vos revendications ?
Lors de la rencontre, le Premier ministre a fait l’inventaire de ce qu’a été réalisé par le gouvernement, alors que la délégation de l’UMT lui a rappelé ce que le gouvernement n’a pas fait. Par exemple, en matière salariale et dans le secteur privé, le gouvernement lors du dernier round de dialogue social n’a procédé qu’à une petite augmentation de 5 %. Cette augmentation a concerné uniquement le SMIG. Il n’a rien fait pour les autres salaires dépassant le SMIG. Dans le secteur public et semi public, aucune mesure salariale n’a été opérée. Dans le secteur de l’administration, il y a eu seulement une augmentation de 150 DH pour les échelles 1 à 9 alors qu’il été convenu d’étendre cette augmentation aux offices. En matière d’impôt, ce que l’UMT demande c’est une réelle réforme du régime des impôts sur les salaires. Rappelons que les travailleurs privés ou publics sont les seuls à payer leurs impôts sans évasion fiscale. En matière de couverture médicale, l’UMT a fait remarquer au gouvernement qu’il n’a pas augmenté l’assurance maladie obligatoire (AMO) aux soins ambulatoires contrairement à ce qu’a été convenu lors des précédentes réunions. Il en est de même de la réforme des Régimes collectifs d’allocation de retraite. Nous avons plaidé pour le droit  des agents des collectivités qui voient leur statut inchangé. Enfin en matière de liberté syndicale, les travailleurs se voient toujours soit licenciés de leur emploi soit poursuivis en vertu de l’article 288 du Code pénal.

Certains observateurs diraient que l’initiative du Premier ministre constituerait une sorte de manœuvre pour apaiser la tension et faire gagner du temps au gouvernement. Qu’en pensez-vous ?
Loin de là, je pense que le Premier ministre veut discuter et dialoguer avec les divers partenaires. Le Premier ministre nous a convoqué pour prendre connaissance de nos revendications. Je vous garantis que même si le gouvernement voulait à travers cette démarche gagner du temps, l’UMT, à la différence de certaines centrales syndicales dont l’action est dictée par des calculs politiciens, est une organisation indépendante du gouvernement, des partis politiques et du patronat et ne peut tomber dans cette logique. Toute tentative d’atermoiement ne pourrait aboutir. Certes le Premier ministre voulait à travers cette rencontre apaiser la tension, mais je vous garantis que nous ne ménagerons pas d’efforts pour faire valoir nos revendications car notre action est motivée essentiellement par les intérêts des travailleurs.

Est ce-que vous maintenez toujours votre appel à la marche de Rabat ?
Je ne peux trancher sur ce point. L’Union syndicale des fonctionnaires relevant de l’UMT, qui, à l’instar d’autres syndicats, a appelé à une marche le 22 courant à Rabat, va réunir ses instances et va décider de l’opportunité de cette démarche à la lumière de ce qui a été proposé par le gouvernement et suivant les derniers développements.

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