ALM : Comment voyez-vous l’initiative de création d’un pôle progressiste pour unifier la gauche, qui a été lancée par le FFD, le PPS et le PT ?
Mohamed Achaâri : D’abord, il faut rappeler qu’avant la création d’un pôle progressiste, ces trois partis avaient constitué un groupe parlementaire. La démarche au départ c’était ça. La constitution d’un pôle de gauche ne date pas de cette initiative. Notre parti avait auparavant lancé une initiative pour la création d’un pôle de gauche lors de son 8ème congrès. Il faut réunir les conditions pour que la rencontre soit faisable et crédible. Il ne suffit pas de prendre des initiatives, il faut faire un travail sur le terrain. Il faut que ça soit une véritable solidarité basée sur un projet commun. Nous souhaitons de nos vœux un débat politique réel sur les questions de réformes politiques. Nous considérons qu’un débat de fond sur les réformes politiques à entreprendre et sur le choix de société à arrêter est le seul moyen d’avancer dans ce projet de grand mouvement socialiste marocain.
L’USFP va-t-il adhérer à ce pôle progressiste ?
C’est une question qui ne manque pas d’humour. Deux des trois partis en question faisaient partie de l’USFP et du PPS et se sont constitués à partir de scissions. On n’est pas dans un exercice de style politique. Il faut aller beaucoup plus loin que ces formes d’action non adaptée à la situation politique actuelle. L’USFP n’a pas à rejoindre telle ou telle initiative. Il est à l’origine de cette initiative qui ne prendra forme que si nous travaillons ensemble. L’opinion publique ne doit pas être en marge de ce débat. Nous avions eu l’occasion de faire des choses ensemble et nous ne l’avions pas fait. Lors des échéances électorales, nous avions la possibilité de faire des listes ensemble et faire aussi des alliances. Nous ne l’avons pas fait. Pour un souci de crédibilité, il faut faire des choses ensemble au lieu de se contenter de faire des déclarations communes.
L’USFP compte-t-il se maintenir dans la majorité gouvernementale actuelle ?
C’est aux instances dirigeantes du parti de prendre les décisions qu’il faut au moment qu’il faut. Nous avons choisi de participer à ce gouvernement et nous avions réuni nos instances qui ont décidé de cette participation. S’il y a du nouveau, ça sera à ces mêmes instances de prendre la décision adéquate.