Société

Mohamed Benhamou : «Tenter d’établir la stabilité au Sahel en excluant le Maroc est une fausse approche»

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ALM : Le Niger et le Mali ont invité le Maroc à s’impliquer dans l’action commune de lutte anti-Aqmi. Quel commentaire en faites-vous?
Mohamed Benhamou : En fait, le Niger et le Mali connaissent bien le Maroc et son implication dans la lutte antiterroriste dans la région. Ils connaissent bien ce que peut apporter le Maroc à cette coopération régionale pour faire face à ce fléau. Ces pays qui entretiennent des relations de coopération dans plusieurs domaines avec le Royaume savent bien que ce pays est en mesure de donner plus d’efficacité à cette lutte et d’apporter une solution permanente. Le Niger et le Mali sont conscients de l’importance de la présence du Maroc dans toute approche collective de lutte antiterroriste. D’ailleurs, le Maroc est un pays qui a une grande expérience dans la lutte antiterroriste et qui est fortement engagé dans la préservation de la sécurité et de la stabilité internationale.

L’Algérie refuse toujours la participation du Maroc à cette lutte. Qu’en pensez-vous ?
L’Algérie souffre malheureusement d’une myopie stratégique. Elle continue de développer une attitude anti-marocaine et reste prisonnière d’une vision dépassée, c’est-à-dire de la compétition pour le leadership dans la région. Notre voisin de l’Est continue à penser que la meilleure politique est celle qui peut nuire au Maroc alors que nous sommes face à une menace collective. Cette menace veut que le Maroc soit un auteur principal dans cette démarche collective de lutte anti-Aqmi. Le Maroc est un pays qu’on ne peut pas contourner dans toute équation de stabilité dans la région. Par conséquent, toutes les actions qui tendent à l’exclure ne vont pas donner des résultats. Tenter d’établir la stabilité dans la région du Sahel en excluant le Maroc est une fausse approche.

Ne pensez-vous pas que les pays du Sahel sont convaincus de la défaillance de cette approche?
Absolument. L’Algérie veut que la lutte antiterroriste dans la région reste un dossier dont elle a la seule maîtrise. Elle aspire à être le passage obligatoire dans cette lutte vis-à-vis des grandes puissances. Aussi, pour l’Algérie est la raison pour laquelle elle impose le statu quo chez elle au lieu que ce pays se dirige vers l’instauration d’une réelle démocratie où l’armée n’aura aucune prise et aucun rôle ce qui n’est toujours pas le cas aujourd’hui. En Algérie, toutes les démarches qui peuvent permettre le retour à la normale sont repoussées y compris par le biais de cette lutte anti-terroriste.

Comment peut-on évaluer le danger terroriste dans la région ?
Le danger terroriste est très présent dans la région. Nous sommes face à un ennemi qui avance à visage masqué et qui choisit le moment et le lieu opportun pour donner des coups avec comme objectif de faire le plus de mal et de réaliser un impact médiatique très important. La menace pèse lourd sur notre pays. Il est certain que ce risque exige de nous plus de vigilance. Les ennemis du modèle marocain le guettent.

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