Société

Mohamed Kafi Cherrat: «Des amortisseurs face au marteau de la réforme de retraite»

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ALM : L’ordre du jour du dialogue social comporte deux points. Est-ce qu’ils couvrent toutes les revendications selon vous ?
 

Mohamed Kafi Cherrat : Nous avons à plusieurs reprises adressé au gouvernement toutes nos revendications que ce soit dans le cadre de lettres individuelles ou des courriers groupés avec nos alliés sur la scène syndicale. Ces points concernent la hausse des salaires, l’amélioration des revenus, les libertés syndicales et l’exécution des points toujours en suspens dans l’accord du 26 avril. Toutes ces revendications, principalement la revalorisation des revenus, n’ont strictement rien à voir avec la démagogie. Au contraire, nous pensons qu’une telle mesure est aujourd’hui un véritable besoin socio-économique bénéfique pour les ménages mais également pour l’Etat du fait des retombées fiscales en cas d’une amélioration du pouvoir d’achat.
 
Qu’en est-il de la réforme de retraite ?

Nous pensons que la réforme paramétrique telle qu’elle a déjà été présentée est tout simplement dure à appliquer pour les fonctionnaires. Le gouvernement veut aller vers un taux de cotisations de 50%-50% dans une première à l’échelle mondiale probablement puisque, à notre connaissance, un tel taux n’existe nulle part ailleurs. L’Exécutif veut aussi agir sur l’annuité de sorte à rendre impossible pour un fonctionnaire la possibilité d’obtenir une pension de 100% équivalente à son salaire à moins de travailler 50 ans en continu. Il faut donc revoir ces mesures et prévoir aussi des amortisseurs face au marteau de la réforme de retraite.
 

Justement, le chef de gouvernement affirme que la masse salariale atteint des records dans notre pays…

Il faut repositionner le débat autour de la masse salariale dans la fonction publique. Si cette masse est présentée aujourd’hui comme un fardeau, c’est tout simplement en raison de notre Produit intérieur brut (PIB) faible. Il faut dire aussi que chaque année, l’administration enregistre jusqu’à 20.000 départs à la retraite. Des postes qui ne sont pas totalement remplacés alors que nous avons un grand besoin dans les secteurs de la santé et de l’enseignement notamment. Et si la masse salariale était importante comme disent les responsables alors pourquoi avons-nous un déséquilibre au niveau de notre système de retraite ? Il faut arrêter de chercher de telles excuses.

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