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Mohamed Salami : «Peu connaissent les numéros d’appel d’urgence même au sein des entreprises»

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Entretien avec Mohamed Salami, directeur de la logistique et des affaires administratives au sein de la direction générale de la protection civile

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Présente en force lors du 1er Forum africain de la sécurité routière, la protection civile a également réservé un stand au centre du salon qui se tient en marge de cet événement. En termes de chiffres, la protection civile a effectué 340.637 interventions, soit 28.193 par mois, à savoir 933 par jour au titre de l’année 2017 dans le cadre des activités opérationnelles des services de la protection civile. Les accidents de la circulation représentent 22% du total des interventions. Par ailleurs, 69% des interventions de ces équipes concernent l’assistance et secours de personnes. Globalement, les fausses alertes en constituent 2%, alors que les interventions suite à des risques naturels ou des risques spécifiques représentent 1% chacun. Au cours de la même période, la région de Casablanca représente 27% des interventions de la protection civile. Dans ce sens, celle-ci joue un rôle central dans les cas de situation d’urgence. Pour en savoir plus sur la présence de la protection civile au Forum et le travail de sensibilisation mené par cette entité, Mohamed Salami a répondu à nos questions.

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ALM : La protection civile est présente en nombre à ce premier forum, pourriez-vous nous en parler ?

Mohamed Salami : Tout à fait, la protection civile participe activement à ce Forum africain de la sécurité. Cela témoigne de l’intérêt que nous portons à cette édition et aux sujets abordés lors de cet événement, parmi lesquels la prise en charge des victimes après les accidents de circulation à toutes les phases, depuis l’accident jusqu’à l’hospitalisation de la victime. Il faut que le citoyen soit sensibilisé à cette question, notamment sur le numéro d’urgence qu’il faut appeler en cas d’accident, à savoir le 15, sur la nature des informations à donner aux services de secours pour qu’ils puissent mobiliser les moyens adaptés. Car comme vous le savez par exemple, les accidents ne se ressemblent pas et le lieu de l’accident n’est pas le même. Dans ce sens, il faut que le citoyen soit sensibilisé aux réflexes à adopter et la conduite à tenir lorsqu’il est témoin d’un accident de circulation. Sur le terrain, lorsque les équipes de la protection civile interviennent sur les lieux de l’accident, il faut leur donner par exemple la priorité au niveau des trajets afin de leur permettre d’acheminer la victime dans les meilleures conditions possibles.

Parmi les questions que vous avez évoquées lors du panel réservé à la prise en charge des victimes des accidents de circulation, vous avez insisté sur la nécessite de former les citoyens aux gestes de secours, en quoi consistent ces gestes ?

Effectivement, il faut que le citoyen soit avisé et formé aux premiers gestes à entreprendre en cas d’accidents de circulation en attendant l’arrivée des secours. il s’agit de savoir protéger, savoir alerter, et savoir donner les premiers secours. C’est essentiel.

Plus concrètement, quels sont les premiers gestes à adopter ? A qui le citoyen pourra-t-il s’adresser afin d’apprendre les premiers secours ?

En fait, il faut savoir aussi ce qu’il ne faut surtout pas faire lorsque par malheur un accident de circulation se produit pour ne pas aggraver l’état dans lequel se trouve la victime. Les témoins d’accidents agissent souvent de bonne foi pour sauver les victimes mais parfois ces actions aggravent l’état de la victime. Il faut donc être conscient des gestes à ne pas faire en fonction de la blessure de la victime ou par exemple lorsqu’une personne est coincée dans un véhicule. C’est très important surtout dans les minutes qui suivent l’accident. Pour certains accidents, il faut savoir par exemple comment positionner la victime. Ce sont des gestes que le citoyen peut apprendre dans le cadre des formations que nous dispensons au sein de la protection civile.  Pour apprendre les gestes de premiers secours, il suffit de nous adresser une demande. La durée de formation est adaptable au besoin exprimé par le demandeur et elle peut durer jusqu’à une semaine.

Vous avez évoqué lors de votre intervention le souhait de mettre en place un numéro national qui réceptionne l’ensemble des situations d’urgence, vous voulez bien nous en dire plus ?

En effet, il s’agit d’un numéro national pour l’ensemble des situations d’urgence et non pas seulement les accidents de circulation. Ces appels seront réceptionnés par une autorité ou un centre de régulation qui va acheminer l’appel vers la structure la plus adaptée à agir. En attendant d’avoir ce numéro, il faut que les gens soient sensibilisés et savoir quel numéro composer dans une situation d’urgence.

Pourquoi les gens ne connaissent-ils pas les numéros qu’il faut appeler dans ces situations ?

Cela peut sembler surprenant mais beaucoup de gens ne savent pas les numéros qu’il faut appeler en cas d’urgence. Par exemple, pour la protection civile beaucoup de personnes ne savent pas qu’il faut appeler le 15. On a fait d’ailleurs une enquête-cas là-dessus, et nous avons justement constaté que même au sein des entreprises il y a un taux élevé de personnes qui ne savent pas quels numéros composer lorsqu’une situation d’urgence se présente. Ils appellent la police d’abord pour se renseigner. En cas d’accidents graves, chaque minute de gagnée peut sauver une vie humaine. C’est pour cela qu’il faut sensibiliser et au sein de la protection civile nous insistons là-dessus.

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