Société

Mohammédia : les acteurs politiques à couteaux tirés

Le climat s’envenime de nouveau entre les principaux acteurs politiques à Mohammédia. Quelques jours avant la visite royale dans cette ville, l’USFP s’est violemment attaqué à Mohamed Atouani, président du conseil municipal, et à sa majorité avant d’invalider, de nouveau, le compte administratif pour 2005.
Pour un responsable socialiste à Mohammédia-Zenata, il ne s’agit nullement de règlements de comptes politiques, mais de mettre l’opinion publique au fait des "graves dérives" que connaît la ville en matière de gestion. Il en donne pour exemple, entre autres, les retards pris pour réaliser l’aménagement de la corniche, les irrégularités qu’aurait connues la passation d’un marché pour l’aménagement de l’avenue Hassan II (principale artère de la ville) et surtout le programme "Villes sans bidonvilles" qui tarde à décoller. «Sa Majesté le Roi a donné le coup d’envoi pour le relogement des bidonvillois de douar Magri, mais rien n’a été fait jusque-là», accuse le responsable USFP. Ce dernier critique également le silence des autorités locales qui n’auraient rien fait en matière de contrôle, mission qui échoit à la tutelle.
Un communiqué du secrétariat régional de l’USFP pour le Grand Casablanca appelle les autorités de tutelle d’activer les mécanismes de contrôle prévus par la loi à l’égard des responsables, actuels et anciens, qui ont eu à gérer les affaires de cette ville. Mohamed Atouani, président RNI de la commune de Mohammédia, a réagi récemment en organisant une conférence de presse pour démentir les accusations de ses détracteurs et affirmer que tout se déroulait dans une transparence totale.
"Attajdid", organe du PJD qui a remporté la vice-présidence du même conseil, a augmenté les enchères en appelant à ce que les anciens responsables rendent des comptes, en référence aux deux mandats où l’USFP était au gouvernail.
Une expérience présentée d’ailleurs par les socialistes comme l’une des plus abouties au Maroc.
De sources bien informées, on apprend que le ministère de l’Intérieur n’est pas resté insensible à cette guerre des tranchées entre les principaux acteurs politiques à Mohammédia. C’est ainsi qu’une demande d’explication avait été adressée, ces derniers jours, au gouverneur Abdeslam Zougar. Pour calmer les esprits, ce dernier a d’ailleurs tenu une série de réunions avec les principaux protagonistes.
L’échiquier politique dans cette ville, naguère une des forteresses de l’USFP, est assez déroutant. Mohamed Atouani, dont le parti a remporté seulement trois sièges lors des dernières communales, préside le conseil municipal grâce à une majorité hétéroclite dont les neuf conseillers islamistes (PJD) forment l’ossature en plus des quelques représentants de l’UC, de l’Istiqlal et du PND. Avec un total de 18 conseillers, l’USFP constitue la principale force d’opposition à Mohamed Atouani. La dernière visite royale a été l’occasion d’un clash qui n’est pas près de se terminer. Les élections législatives de 2007 n’arrangent en rien la situation.

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