Société

Monde arabe : La vision marocaine

Le ministre des Affaires étrangères marocain, Mohamed Benaïssa s’est rendu le week-end dernier à Tunis et au Caire, porteur de messages royaux aux présidents Zine El Abidine Benali et Housni Moubarak.
Ces deux missives royales ont concerné deux points essentiels. D’une part, les derniers développements dans l’affaire du Sahara et d’autre part, la tenue au Maroc, en décembre prochain, du Forum Avenir consacré principalement aux réformes politiques dans le monde arabe. De prime à bord, ces deux sujets peuvent sembler dissemblables. En fait, ils sont étroitement liés. La vision de SM Mohammed VI en matière de développement socio-économique du monde arabe fait que ces deux sujets sont les faces d’une même médaille. Expliquons-nous. Tout d’abord, le Maroc, et à maintes reprises, n’a cessé d’expliquer que le problème artificiel du Sahara a été créé de toutes pièces par l’Algérie. Ce conflit dure depuis presque 30 ans, il a coûté cher en vies humaines et en souffrances de civils innocents, des milliards de DH des contribuables marocains ont été dépensés, privant ainsi nos provinces du Sud d’énormes opportunités de développement. L’entêtement algérien à vouloir, coûte que coûte, installer un Etat fantoche sur le sol marocain a donné lieu à l’un des plus grands gâchis de l’Histoire du monde arabe. Résultat: l’Union du Maghreb Arabe est en stand-by. La complémentarité maghrébine, qu’elle soit politique, économique ou sociale, demeure un voeu pieux. Pourtant, le Maroc a tendu la main aux dirigeants algériens. Les émissaires royaux se sont succédé à Alger, les médiations européennes et arabes se sont multipliées, les gestes de bonne volonté de la part du Maroc à l’égard des citoyens algériens également. En réponse, le pouvoir à Alger a préféré tourner le dos au Maroc et insulter l’avenir. Voilà le triste bilan des relations maroco-algériennes.
Malgré tout cela, le Maroc reste convaincu que la construction maghrébine ne peut se faire sans l’implication du Maroc et de l’Algérie. Pour ce faire, les dirigeants algériens doivent accepter de s’asseoir autour d’une même table avec leurs homologues marocains afin de parvenir à une solution politique définitive à l’affaire du Sahara. Seule condition: le respect de la souveraineté marocaine sur ses provinces du Sud, tout le reste est négociable. Une fois cette étape franchie par Alger, l’édification de l’UMA se fera d’elle-même. Mais la construction maghrébine n’est pas une fin en soi. Bien au contraire, ce n’est qu’un préalable essentiel. Cette entité devra s’intégrer à un espace beaucoup plus vaste, à savoir le Moyen-Orient. Une union qui donnera naissance à ce que Washington appelle « le Grand Moyen-Orient ». Voilà le lien entre l’affaire du Sahara et le développement du monde arabe. Le terme « Grand Moyen-Orient », auquel certains Etats arabes semblent être allergiques, est tout simplement l’équivalent de la région MENA. Les pays de cette région, peu importe sa dénomination, ont un avenir commun. Et l’économie est indubitablement le vecteur de toute réforme. D’ailleurs, ont été conviés au Forum Avenir tous les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, les secrétaires généraux de la Ligue arabe, de l’UMA, du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) ainsi que les commissaires européens. Et ce sont exclusivement les ministres des Affaires étrangères et de l’Economie qui y sont conviés.
Les réfractaires estiment que les Etats-Unis souhaitent « imposer au monde arabe » l’Etat d’Israël. En clair, les réformes politiques doivent être synonymes de normalisation avec l’Etat hébreu. Même si tel est le dessein américain, les Etats arabes n’ont aucun prétexte à retarder leurs réformes internes en matière politique et économique. Pire, ils s’affaiblissent de jour en jour et donnent ainsi l’opportunité aux ultra-conservateurs américains de leur imposer une réforme synonyme (cette fois-ci clairement) de normalisation avec Tel-Aviv. En d’autres termes, le Forum Avenir est un rendez-vous à ne pas manquer.
« Cette rencontre, a souligné Benaïssa, sera un espace de dialogue sur les moyens de soutenir la marche de la réforme dans la région, à la lumière du rapport final du dernier Sommet arabe, tenu à Tunis ». Il n’est donc pas du tout question d’imposer quoi que ce soit aux Etats arabes. « La vision du Souverain quant à la réforme, au développement et à la modernisation doit venir de l’intérieur, tout en respectant les particularités et l’identité de chaque pays de la région ».

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