ALM : Après le mémorable ballet diplomatique initié par le Maroc en 2006 pour expliquer le projet d’autonomie, une nouvelle campagne est lancée auprès des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité. Quel est l’objectif de cette nouvelle initiative ?
Moulay Ismaïl Alaoui: L’objectif de cette nouvelle campagne diplomatique est tout simplement de confirmer l’implication totale du Maroc dans la réalisation concrète de la proposition d’autonomie. Cette nouvelle initiative vise à obtenir un consensus autour de la proposition d’autonomie, à un mois de la réunion du Conseil de sécurité. C’est surtout cela l’essentiel de cette nouvelle campagne diplomatique. Comme vous l’avez dit, il ne s’agit pas d’expliquer ce qui a déjà été expliqué lors du ballet diplomatique initié par le Maroc en 2006, à la veille de la présentation en 2007 de l’initiative marocaine de négocier un statut d’autonomie au Sahara marocain. Par l’actuelle offensive diplomatique, il s’agit plutôt de confirmer la position marocaine qui appelle à engager des négociations sur la base de l’offre marocaine d’autonomie. Cela ne dépend pas de nous seulement, il faut mobiliser les grandes puissances mondiales, notamment les pays membres permanents du Conseil de sécurité, afin qu’ils pèsent de tout leur poids et exercent leur pression sur la partie adverse pour mettre un terme à la crise artificielle créée autour du Sahara marocain.
Les chefs des partis de l’actuelle majorité entreprennent, depuis lundi, des voyages en Grande- Bretagne, Russie, France, Etats-Unis et en Chine. Cette initiative entre-t-elle dans le cadre de la diplomatie partisane ?
C’est une combinaison entre la diplomatie partisane et la diplomatie de l’Etat. Nous sommes porteurs de messages de SM le Roi.
Vous êtes l’un des émissaires de SM le Roi pour la Chine, où vous vous rendrez le 6 avril. Que peut faire ce pays pour le règlement de la question du Sahara ?
Il est certain que la Chine peut jouer un rôle très important dans le processus de règlement de la question, sachant qu’elle jouit de bonnes relations avec le Maroc et l’Algérie.
Etes-vous optimiste quant à un fléchissement de la position de l’Algérie sur la question du Sahara ?
Cela fait trente ans qu’on espère. On ne désespère pas d’espérer. Mais nous croyons à l’efficacité du rôle de la Chine. Bien sûr, ce grand pays n’a pas tous les pouvoirs, mais il a un poids sur la scène internationale que nous l’appelons à utiliser pour aider à trouver une solution politique au conflit. La Chine a d’ailleurs des problèmes semblables au nôtre, que ce soit dans sa partie Est ou Ouest. Elle est beaucoup plus sensible que d’autres pays non moins influents à un problème comme le nôtre.
Nouvelle offensive diplomatique sur fond d’autonomie
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