Société

Najia Adib : «Faut-il mettre des caméras dans les classes ?»

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ALM : Quelle est votre réaction par rapport aux chiffres avancés par le Centre des droits des gens concernant la violence contre les enfants à l’école ?
Najia Adib : Concernant la violence corporelle, je tiens à signaler que mon association a reçu récemment trois cas d’enfants présentant des fractures suite aux interventions musclées d’un professeur et d’un directeur. Ceci est intolérable. A cause de l’agression psychologique faite par les professeurs à l’encontre des élèves, on constate que les enfants sont de plus en plus nombreux à déserter l’école. L’élève subit souvent toutes sortes d’humiliations devant ses camarades. Plusieurs cas d’enfants ayant subi des sévices corporels à l’école se dirigent vers notre association, sans parler des abus sexuels. Il y a des professeurs qui profitent de leur autorité sur l’élève pour assouvir leurs désirs sexuels refoulés. Ceci n’est pas digne de la mission éducative de l’enseignant qui doit avant tout être un modèle d’intégrité et de savoir. Désormais, le proverbe arabe qui dit «Le professeur a failli devenir prophète» s’est transformé en «le professeur a failli devenir un ogre».

Pensez-vous que les écoles privées sont épargnées par ce fléau?
Ce phénomène est également perceptible dans les écoles privées. Ce climat non saint qui règne de plus en plus dans les établissements scolaires n’encourage pas les enfants à se réveiller le matin, et aller avec enthousiasme à l’école. Un professeur doit véritablement aimer son métier et être un père sinon plus pour ses élèves. L’enseignant doit également être hautement qualifié et avoir des connaissances en psychologie. Malheureusement, nous constatons que l’image de l’enseignant s’est détériorée de nos jours.

Quelles sont les actions à entreprendre pour la lutte contre la violence dans les écoles ?
Que pourrons-nous faire face à cette situation? Faut-il mettre des caméras dans les classes, violer la sacralité du lien entre le professeur et ses élèves ? Même quand on présente des plaintes contre un professeur, tout le corps enseignant s’unit pour défendre son confrère alors que c’est l’élève la victime. Je crois que la solution à ce fléau est le contrôle et les visites massives des inspecteurs de l’enseignement dans les classes. Le ministère de l’Éducation doit agir en conséquence. Et puis on se demande ce qu’il pourrait bien faire lorsqu’on voit l’environnement délabré dans lequel évolue une grande partie des élèves et des professeurs : des écoles sans normes sécuritaires, des toits effondrés, des tables délabrées… Et malgré cela,  chaque classe dispose du tuyau, ou bâton nécessaire pour fouetter et punir le petit élève.

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