Société

«Notre engagement a été récompensé»

© D.R

ALM : Vous êtes présidente de l’association Al Karam et vous venez de recevoir le Grand prix pour l’action humanitaire Madame Figaro-Oenobiol 2006. Qu’avez-vous ressenti ?
Karima Mkika : J’ai été très émue et immensément heureuse de recevoir ce prix. Surprise aussi car nous étions quatre candidates représentant la Tchétchenie, la France, l’Argentine et le Maroc. C’est un prix qui récompense les femmes engagées dans l’action humanitaire à travers le monde. C’était d’abord une fierté pour moi de représenter le Maroc et de voir la reconnaissance de notre engagement dans la vie sociale.
 
Quel est le montant de ce prix ? Et le consacrez-vous au financement de votre association ?
Il se monte à 17 500 euros, ce qui équivaut à 200 000 DH. Sur le plan matériel, ce n’est pas grand-chose, mais c’est une sorte de réconfort moral aussi bien pour moi que pour l’Association Al Karam.
Il me permettra, en effet, de régler quelques arriérés de notre association comme les salaires du personnel, le loyer… Nous avons besoin d’un véhicule et nous sommes très contents de voir ce problème se régler, puisque je viens de recevoir une voiture en reconnaissance de mes actions dans la vie sociale. De plus, nous venons de recevoir l’aide de la part de nos partenaires.  

Parlez-nous de votre association ?
L’Association Al Karam a été créée, en 1997 à Safi, pour s’occuper des enfants en situation précaire. Elle a aussi pour vocation de proposer des alternatives aux enfants ne pouvant plus intégrer le milieu scolaire pour différentes raisons. Nous nous chargeons d’orienter et soutenir les jeunes âgés de 15 à 18 ans dans leurs démarches de formation professionnelle, en partenariat avec des programmes gouvernementaux et des associations qui œuvrent dans ce même objectif:  l’OFPPT (l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail), l’Entraide nationale… Il y a trois ans, nous avons ouvert notre deuxième antenne à Marrakech. A Safi, notre association est financée à 50% par la commune alors qu’à  Marrakech, elle est financée à 10% par le conseil de la ville.

Comment travaillez-vous sur le terrain ?
Les éducateurs de l’association assurent une permanence dans les rues afin de rencontrer les enfants ou les jeunes en difficulté et en détresse.  L’objectif est de créer une relation de confiance et d’échange avec l’enfant, d’identifier ses besoins primaires et de l’aider, le cas échéant, à prendre la décision de s’intégrer  dans la vie sociale.  Ce travail ne peut être réalisé sans la conjugaison de trois facteurs : la patience, la régularité et la pérennité des contacts. Il faut pour cela trois semaines à six mois pour créer une relation de confiance basée sur une communication non violente entre l’enfant et l’éducateur. Le centre d’écoute est pour l’enfant un terrain neutre entre la rue et sa famille. Cela lui permettra de s’exprimer en toute confiance.

Le Prix Madame Figaro-Oenobiol 2006 sera t-il pour vous le déclencheur d’une nouvelle stratégie de communication ?
Nous avons mis plus de dix ans à nous ouvrir sur les médias. Parce que nous avons estimé que nous devions asseoir d’abord les bases de notre association. Nous jugeons maintenant que le moment est venu pour faire part de notre expérience. Grâce à ce prix, il est certain que nous bénéficierons d’une extraordinaire médiatisation et notoriété et que cela nous aidera à convaincre d’autres partenaires à s’associer à notre action.

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