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Quelque 28 candidats-kamikazes de réserve et 7 émirs des cellules dormantes chargées de perpétrer des attentats, dont le présumé recruteur des terroristes du 16 mai à Casablanca comparaissent pour une deuxième audience, vendredi, devant la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Poursuivis pour « constitution d’une bande de malfaiteurs, atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, dévastation et massacre dans une localité, homicide volontaire avec guet-apens et préméditation, voie de fait ayant entraîné des blessures et une infirmité permanente et complicité, ils encourent tous la peine de mort. Certes les yeux seront braqués sur Mohamed Omari, 23 ans, l’émir qui a renoncé à la dernière minute à se faire sauter à l’hôtel Farah. D’autres mis en cause, aussi importants, devraient être présentés devant la cour lors de cette audience. C’est le cas de Abderrazak Rtiwi, le présumé recruteur des kamikazes. Natif de Marrakech en 1958 et frère de deux garçons et deux filles, il a regagné Casablanca pour s’y installer. Il s’est marié et fondé un foyer aux carrières Thomas, Sidi Moumen, où cinq enfants ont vu le jour. Il a aussi ouvert une épicerie dans ce même quartier. C’est là, où il a été recruté par le courant de « Assirate Al Moustakime » (Droit Chemin), commandé par Miloudi Zakaria. A l’instar de plusieurs autres disciples de ce courant, Abderrazak Rtiwi a épousé la voie de La Salafiya Jihadia. Au fil des jours, il est devenu l’un des piliers de ce courant, au quartier Sidi Moumen. Il n’a épargné aucun effort pour enrôler les jeunes du bidonville Thomas au point qu’il a constitué une cellule prête à « se sacrifier » au nom du Jihad. Outre Mohamed Omri et Rached Jalil, qui ont renoncé à se faire exploser lors des attentats, cette cellule se composait de Youssef Kawtari, Adel Tayeê, Khaled Taïb, Saïd Âbed, Mohamed Ârbaoui, Abdelfettah Boulikdame, Mohamed Mahini, Mohamed Laâroussi, Abderrahim Belkaïd et Mohamed Hassouna. Morts le 16 mai. Il leur donnait des cours chez lui, à la maison ou à l’épicerie. Il n’hésitait pas également à organiser des sorties pour les membres de sa cellule à Oued Maleh et autres régions dont le but était d’approfondir leur conviction et leur attachement à la violence et au Jihad. Deux mois avant les attentats-suicides du 16 mai, Abderrazak Rtiwi a été destitué de son poste d’émir et devient un simple membre de la cellule qui devait perpétrer les attentats de Casablanca. Pourquoi? Parce que ses «frères» lui ont reproché son absence en permanence à la prière en groupe d’Assobhe, son refus d’obliger sa fille de se voiler et de la présence de ses soeurs aux fêtes non religieuses. C’est Abdelfettah Boulikdane, alias Abou Abderrahmane, l’un des kamikazes qui a sauté dans l’un des sites ciblés, qui est devenu, depuis, l’émir de cette cellule. Cet incident n’a pas empêché Abderrazak Rtiwi de rester à la disposition de sa cellule. Selon ses déclarations consignées dans l’ordonnance du renvoi du juge d’instruction, il a accueilli, mercredi 7 mai, Saïd Âbide, l’un des 12 kamikazes qui ont trouvé la mort. Ce dernier lui a proposé de participer aux attentats-suicides qui devaient être perpétrés le vendredi 9 mai au lieu du 16 du même mois. Il lui a expliqué qu’ils seront commis en utilisant des explosifs et ciblant des lieux publics. Il a ajouté que les éléments de la cellule sont tous prêts à y participer et qu’ils ont été répartis en groupe de quatre personnes. Chaque groupe se rend à l’un des sites ciblés et élimine les gardiens avant d’accéder à l’intérieur. Il a précisé, selon la même source, qu’il n’était pas convaincu par cette proposition parce qu’il considérait ces attentats comme des opérations terroristes. Vendredi 16 mai, explique-t-il, les éléments de la cellule ont disparu comme par magie. Il a aussitôt compris qu’ils ont décidé de passer, le soir même, à l’action. Vers minuit, l’un des kamikazes, Rachid Jalil, alias Abou Anas, qui a renoncé à la dernière minute à se faire sauter au Cercle de l ‘Alliance des juifs Marocains, s’est rendu chez lui, sans barbe et sans ses habits afghans. Il était en pantalon et tricot. Il lui a annoncé «la réussite des attentats». Craignant d’être arrêté, Abderrazak Rtiwi, a rasé sa barbe et pris la poudre d’escampette vers Oued El ,Maleh avant son arrestation dix jours après les évènements sanglants. Outre Mohamed Omri et Abderrazak Rtiwi, cinq autres émirs devraient être jugés, ce vendredi, parmi les quels Yassine Lahnech, émir de la «cellule de Marrakech», Abdenbi Chafiî, émir d’une cellule chargée de déterminer les sites qui devaient être ciblés par les attentats à Marrakech et à Agadir, Khaled Mourrassel, émir de la «cellule de Tanger», Brahim Âchiri, alias Ouled Marrakchia, dit Abou Abderrahmane, émir de la «cellule d’Agadir», Abdessamad El Oueld, émir de la «cellule d’Essaouira». Ce sont des émirs hors du temps qui conduisent des analphabètes et des démunis vers la criminalité au nom d’Allah.

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