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Objectifs de développement durable : Où en est le Maroc ?

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Le HCP vient de publier le rapport national au titre de l’année 2021

Le Haut-commissariat au Plan (HCP) a publié un rapport sur les Objectifs de développement durable au Maroc dans le contexte de la Covid-19. Ce rapport dresse un bilan des réalisations des ODD au Maroc en mettant en exergue les progrès réalisés et les principaux défis à relever. En matière de santé, le déficit en ressources humaines constitue l’un des défis majeurs du secteur. En effet, le HCP note que la densité médicale a augmenté de 6,7 pour 10.000 habitants en 2017 à 7,2 en 2020 et celle paramédicale de 8,5 en 2017 à 9,8 pour 10.000 habitants en 2020. Ceci signifie que la densité médicale et paramédicale n’est que de 1,7 pour 1.000 habitants alors que la norme établie par l’OMS pour l’atteinte des ODD est de 4,45 pour 1.000 habitants. L’autre obstacle majeur a trait au financement de la santé. Certes, l’Etat s’est fortement engagé d’améliorer le financement du secteur en vue de garantir une offre de soins de qualité, équitable et accessible à toute la population. Ainsi, le budget du ministère s’est amélioré en passant de 13,1 milliards de dirhams en 2015 à 19,77 milliards en 2021.

Cela dit, la dépense totale de santé est financée essentiellement par les ménages à hauteur de 59,7%. Il est aussi important de signaler que les maladies non transmissibles, notamment le cancer, le diabète, les maladies cardiovasculaires et les maladies respiratoires chroniques pèsent encore sur le système sanitaire avec un taux de mortalité attribuable à ces maladies de 12,4%. Le HCP estime que l’amélioration des performances du système de santé consiste à relever certains défis pour progresser vers l’atteinte des ODD relatifs au domaine de la santé. Il s’agit, essentiellement, d’assurer la généralisation de l’assurance maladie à toute la population d’ici la fin de 2022, la dotation du secteur de la santé en ressources humaines suffisantes et qualifiées, la réduction des disparités régionales en termes de la répartition de l’offre de soins et la mobilisation du financement nécessaire au système de santé.

Education : La qualité et la réduction des disparités, principaux défis à relever

Les taux de scolarisation dans les différents cycles poursuivent leur amélioration, notamment celui de préscolarisation des enfants âgés de 4 à 5 ans qui a augmenté, entre 2019 et 2020, de 14,1 points, passant de 57,8% à 71,9%. Dans son rapport national au titre de l’année 2021, le HCP relève que la parité de genre est pratiquement atteinte dans tous les cycles scolaires, avec des indices qui varient entre 0,91 au préscolaire et 1 au primaire. En revanche, la parité rural/urbain, à l’exception du primaire où elle est déjà atteinte, évolue à un rythme assez lent. En 2020, son indice a atteint 0,79 au préscolaire, 0,83 au secondaire collégial et 0,51 au secondaire qualifiant. Le taux d’achèvement scolaire a connu entre 2019 et 2020 une régression de 95,9% à 91,4% au primaire et de 64,7% à 61,4% au secondaire collégial, alors qu’il a pratiquement stagné au secondaire qualifiant (38,6% contre 39,0%). Par ailleurs, la qualité constitue toujours un des grands défis du système éducatif national comme en témoignent les rapports et les résultats des enquêtes d’évaluation internationales (TIMSS, PIRLS et PISA). En dépit des efforts déployés, des défis persistent et nécessitent des mesures supplémentaires pour atteindre les objectifs fixés. Il s’agit de la généralisation de la scolarisation dans l’ensemble de cycles scolaires, hormis le primaire, tout en assurant la qualité de l’éducation et la réduction des disparités territoriales, socio-économiques et culturelles entre les différentes régions. Parmi les autres défis majeurs figurent la lutte contre l’abandon scolaire et la rétention des filles rurales dans les différents cycles d’enseignement ainsi que la lutte contre l’analphabétisme.

Vulnérabilité des systèmes d’approvisionnement en eau potable

Les secteurs de l’approvisionnement en eau potable et d’irrigation font face à plusieurs défis parmi lesquels figurent la vulnérabilité des systèmes d’approvisionnement en eau potable aux aléas du climat ; la surexploitation des ressources en eau souterraines ; le coût de mobilisation de nouvelles ressources en eau qui devient de plus en plus élevé face à une croissance de la demande. Le régime hydro-climatique du Maroc se caractérise par sa vulnérabilité accrue. Les ressources en eau sont assez limitées et inégalement réparties à travers le territoire national. 51% des apports en eau sont accaparés au niveau des deux bassins du nord et nord-ouest (Loukkos et Sebou). Les sept autres bassins, situés principalement au sud et au sud-est de l’Atlas, enregistrent 49% des apports. Selon les projections des scientifiques, les phénomènes extrêmes s’accentueraient dans l’avenir, engendrant plus d’érosion et d’envasement des retenues des barrages. Le HCP signale que la diminution et la variabilité naturelle des ressources en eau sont conjuguées à une demande croissante, estimée à 16 milliards de m3/an dont les composantes essentielles sont l’agriculture avec 87,3% et l’alimentation en eau potable avec 10,5%. Le reste de la demande représente les besoins des secteurs industriel et touristique (environ 2,2%). Cette situation engendre un déficit hydrique structurel pour le pays de l’ordre de 3 milliards de m3/an compensé souvent par la surexploitation des nappes d’eaux souterraines à hauteur de 1,1 milliard de m3. Cette surexploitation concerne plus particulièrement les régions à haut potentiel agricole telles que le Saiss et Chtouka.

Déchets ménagers: Des avancées avec un taux de collecte professionnalisé de 95%

Le Maroc s’est attelé à renforcer les cadres législatif et institutionnel visant à encadrer et inciter l’amélioration des systèmes de collecte, de gestion et de traitement des déchets. En termes de réalisations en 2019, le taux de collecte professionnalisé des déchets ménagers a atteint 95% contre 44% en 2008. Le taux de leur enfouissement est de 63% contre 11% en 2008. Le taux de recyclage enregistré est de 10% contre seulement 6% en 2015. Signalons que plusieurs conventions ont été signées pour la réalisation de centres de tri et de valorisation des déchets au niveau des décharges contrôlées, ainsi que pour l’organisation et la mise en place des filières de valorisation des batteries usagées, des pneus usés, des huiles lubrifiantes usagées, des papiers-cartons usés et des huiles alimentaires usagées.

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