Le Maroc aura sa carte sanitaire pour bientôt. Le décret relatif à l’organisation de l’offre de soins, à la carte sanitaire et aux schémas régionaux de l’offre de soins a été adopté mercredi dernier, en Conseil de gouvernement. Cette carte constitue la base pour la planification et l’organisation de l’offre de soins. Elle permettra ainsi de répartir de manière équitable l’offre de soins en évitant que les infrastructures hospitalières et les effectifs médicaux soient concentrés sur l’axe Kénitra-Casablanca. En effet, la configuration sanitaire actuelle souffre de nombreux déséquilibres et défaillances entre les régions, entre les provinces d’une même région et entre le milieu urbain et rural.
En vertu du décret, le territoire national sera découpé en territoires de santé qui sont constitués de circonscriptions sanitaires, de préfectures et provinces sanitaires, de régions sanitaires et de territoires de santé inter régionaux. S’agissant de l’offre publique de soins, il y a lieu de relever le réseau des établissements de soins de santé primaires, le réseau hospitalier, le réseau intégré des soins d’urgence médicale et le réseau des établissements de santé médico-sociaux. Le réseau des établissements de soins de santé primaires est constitué en milieu rural par les centres de santé ruraux de premier niveau et les centres de santé ruraux de deuxième niveau. Il en va de même en milieu urbain. Le centre de santé de premier niveau offre des prestations de santé préventives, curatives et promotionnelles.
On y trouve notamment les consultations de médecine générale, les prestations de soins infirmiers, le suivi de la santé de la mère et de l’enfant et le suivi des maladies chroniques. Pour ce qui est des centres de santé de deuxième niveau, il assure, en plus des prestations fournies par le centre de santé de premier niveau, les soins obstétricaux d’urgence de base et les analyses biologiques de base requises pour le suivi de la santé des femmes enceintes et des malades chroniques. Quant au réseau hospitalier, celui-ci est composé des hôpitaux préfectoraux et provinciaux, des hôpitaux régionaux , des formations hospitalières relevant des centres hospitaliers érigés en établissements publics, des hôpitaux psychiatriques, des centres régionaux d’oncologie et des centres d’hémodialyse.
Pour sa part, le réseau intégré des soins d’urgence médicale a pour mission de permettre aux malades, blessés, femmes enceintes et parturientes en état de détresse une assistance médicale urgente. S’agissant du réseau des établissements de santé médico-sociaux, il est destiné à la prise en charge médicale avec un accompagnement social des personnes à besoins spécifiques. Ce réseau est composé des centres de rééducation physique, d’orthoptie et d’orthophonie, des centres d’appareillage orthopédique, des centres d’addictologie, des centres médico-universitaires et les centres de soins palliatifs.
Ce décret définit de près les normes, les critères et les modalités d’implantation des infrastructures et des installations sanitaires. Un centre de santé rural de premier niveau est prévu pour une population minimale de desserte de 7.000 habitants et de deuxième niveau : pour une population minimale de desserte de 25.000 habitants.
En milieu urbain, le ministère de la santé a fixé un centre de santé de premier niveau pour une population minimale de desserte de 25.000 habitants et de deuxième niveau pour 50.000 habitants. Par ailleurs, la création et l’implantation d’un hôpital provincial ou préfectoral exige, en plus du respect de découpage sanitaire, une population minimale de 200.000 habitants. En-dessous de cette taille, et selon les besoins de la population, un hôpital de proximité peut être créé si la population de desserte est de 70.000 habitants au moins.
Une commission nationale pour le suivi La commission nationale de l’offre de soins a pour mission de donner son avis sur le projet de carte sanitaire et sur tout projet de révision de celle-ci. La commission est présidée par le ministre de la santé. Elle est tenue de se prononcer par avis sur les projets qui lui sont soumis à compter de la date de sa saisine. A noter que le secrétariat de la commission est assuré par la direction des hôpitaux et des soins ambulatoires relevant du ministère de la santé. Pour leur part, les commissions régionales de l’offre de soins ont pour mission de donner leur avis sur le projet de schéma régional de l’offre de soins relatif à l’espace territorial de la région concernée. Celle-ci est présidée par le wali de la région concernée ou son représentant. |