Société

P.O. : La paix enclenchée

Le sommet d’Aqaba s’est terminé mercredi comme il a commencé avec une note d’optimisme. « Le but du président Bush lors des réunions d’aujourd’hui est de poursuivre sur la voie des deux rencontres qui ont déjà eu lieu entre le Premier ministre Sharon et le Premier ministre Abbas pour les aider à commencer à appliquer la feuille de route » a indiqué, avant l’ouverture des travaux, Ari Fleischer. « Le président est encouragé par les résultats des entretiens de Charm Al-Cheikh (mardi) et il veut poursuivre sur cette base en Jordanie pour enregistrer de nouveaux progrès », a poursuivi le porte-parole de la Maison blanche. Comme prévu, dans l’après-midi, le président américain et les deux Premiers ministres israélien et palestinien se sont retrouvés pour une réunion tripartite à l’issue d’une matinée d’entretiens séparés. George W. Bush a, tour à tour, rencontré Mahmoud Abbas, Ariel Sharon, ainsi que le Roi Abdallah II de Jordanie, hôte du sommet.
Cette journée s’est conclue par l’adhésion officielle des deux parties à la feuille de route que la Maison blanche, même si elle l’a élaborée avec l’Union européenne, la Russie et l’ONU, a fait sienne. Les Palestiniens lui avaient donné leur aval dès sa publication fin avril tandis qu’Israël l’a accepté avec « des réserves ». Des engagements qui impliquent d’un côté la démilitarisation de l’Intifada et l’arrêt des attentats anti-israéliens, et de l’autre côté, le gel et le démantèlement des colonies comme le retrait de l’armée des territoires. Le Premier ministre palestinien a insisté mercredi sur la nouvelle occasion de paix « fondée sur la vision du président Bush et la feuille de route » qu’il a dit « accepter sans réserve ». « Le but est de parvenir à deux Etats, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité ». « De le même manière qu’Israël doit assumer ses responsabilités, nous, Palestiniens, remplirons nos obligations pour que ces efforts réussissent. Nous sommes prêts à en assurer notre part, et nous allons commencer immédiatement », a poursuivi Mahmoud Abbas. « L’Intifada armée doit finir, et nous devons nous en remettre à des moyens pacifiques pour lutter contre l’occupation, la souffrance des Palestiniens et des Israéliens, et pour établir notre Etat palestinien », a-t-il souligné, précisant que « toutes les forces de sécurité de l’Autorité palestiniennes seront partie prenante de ces efforts » avec l’aide de la communauté internationale et des pays arabes. Mercredi matin, Mahmoud Abbas avait déjà souhaité que la feuille de route apporte un « changement radical sur le terrain » pour que le peuple palestinien ait « espoir en la paix ». Avant de quitter l’Egypte, où il s’est entretenu avec le président Hosni Moubarak, il avait aussi affirmé qu’un accord entre les factions palestiniennes sur une trêve  était « peut-être proche » car elles « ressentent actuellement le besoin de calmer le jeu ». Des propos qui sont intervenus au lendemain d’une déclaration de dirigeant du Hamas à la chaîne américaine ABC News. Ismaïl Abou Chanab avait déclaré mardi que son organisation cesserait ses actions contre Israël durant des négociations de paix si l’Etat hébreu se retirait des territoires palestiniens.
Quant à Ariel Sharon, il a réitéré mercredi son soutien à la création d’un Etat palestinien « démilitarisé ». Il a cependant tenu à préciser que « cette nation sera le foyer de la diaspora palestinienne et les réfugiés palestiniens ne seront pas autorisés à pénétrer en territoire israélien », appuyant ainsi le refus d’Israël d’évoquer la question du droit au retour des quelque 3,7 réfugiés palestiniens. Le Premier ministre a ajouté qu’Israël reconnaissait « l’importance de la contiguïté territoriale en Cisjordanie pour un Etat palestinien viable ». Si l’expression « contiguïté territoriale » suppose, de manière implicite, le démantèlement des colonies juives, le cabinet Sharon  n’a jusqu’à présent confirmé la destruction que d’une dizaine d’entre elles créées depuis mars 2001. Un geste dérisoire vu l’ampleur des implantations sauvages – environ 160 réparties entre la Cisjordanie et la Bande de Ghaza depuis 1967 – qui répond aux pressions exercées par le président américain en ce sens. Sur ce dossier, le Premier ministre est aussi bloqué dans son propre pays par les mouvements extrémistes religieux. Pour preuve, mercredi, le conseil des colons a qualifié le sommet d’Aqaba de «cérémonie humiliante» marquant la «reddition d’Israël face au terrorisme palestinien»…

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