Société

Paresse : Comment vaincre le manque d’enthousiasme des élèves

© D.R

 
On dit qu’un enfant qui n’obtient pas de bons résultats à l’école est paresseux. C’est-à-dire un élève qui fournit le minimum d’effort en matière d’apprentissage et de ce fait n’arrive pas à suivre le rythme des études. Par définition, la paresse est un défaut et une mauvaise attitude en étant une propension à ne rien faire et à partir du moment où elle va dans le sens contraire des objectifs pédagogiques. La paresse empêche l’élève de franchir les différentes étapes scolaires et entrave le développement des capacités cognitives. Mais, à quoi est due cette attitude méprisable? Les pédagogues font généralement la distinction entre trois catégories de facteurs. Parmi les causes physiques qui font que l’élève développe une attitude de répugnance au travail, on peut citer des raisons de santé, les troubles physiologiques de l’adolescence, le surmenage, le manque de sommeil, le milieu familial et social défavorable, la sous-alimentation ou le manque d’hygiène. Pour ce qui est des causes affectives et caractérielles, la paresse chez l’élève se traduit par le manque d’intérêt aux études. Peuvent être rangés dans cette catégorie, les élèves qui estiment que le travail et l’activité demandés ne correspondent pas à leurs goûts ou à leurs besoins. Cela peut être dû, selon les spécialistes, entre autres, au trouble affectif, à l’anxiété, le sentiment d’infériorité ou le manque de confiance en soi. Il existe également des causes pédagogiques et intellectuelles, se rapportant aux programmes surchargés, les méthodes d’enseignement défectueuses, le manque d’expérience pédagogique chez les professeurs, l’absentéisme de l’élève ou la mauvaise orientation de l’élève. A ces facteurs s’ajoute le phénomène de la multiplication des moyens de distraction qui empêchent les élèves de se concentrer sur les études. «A la différence des élèves en bas-âge, la paresse chez les jeunes en adolescence ou en phase de pré-puberté est due aussi à la multiplication des moyens de distraction, notamment la télévision, les salles des jeux, le monde virtuel d’Internet, etc. Nous constatons que dans les régions où les moyens de divertissement se font rares, les élèves se concentrent beaucoup plus sur leurs études et passent beaucoup plus de temps à apprendre. Alors que dans des régions comme Casablanca, Rabat ou Tanger, les élèves perdent beaucoup de temps et investissent leurs efforts dans la distraction au détriment des études. La consommation excessive des moyens de distraction fait en sorte que les capacités intellectuelles d’apprentissage diminuent», précise Mohamed Haïlama, pédagogue et directeur d’un Centre régional d’éducation à Tanger, dans une déclaration à ALM. Les causes de la paresse ainsi définies, la question qui se pose est celle de savoir peut-on ranger tous les enfants qui n’arrivent pas à suivre le rythme des études dans la même catégorie de paresse et les traiter au même pied d’égalité? La réponse ne peut être que négative, car il existe bien des spécificités propres à chaque élève qu’il convient de traiter cas par cas. Aussi, que doit-on faire pour vaincre la paresse de son enfant? Les pédopsychiatres mettent l’accent sur la nécessité de ne pas exercer la violence sur l’élève paresseux ni de mettre la pression sur lui. Ils justifient cela par la multiplicité des facteurs favorisant la paresse qui, des fois, se placent en dehors de la volonté de l’élève et dépassent ses capacités. Aussi, selon eux, le fait de qualifier l’élève de paresseux ne fait que consacrer dans sa tête cette idée et par la même aggrave la situation. «Il faut redonner confiance à l’enfant et ne pas le qualifier de paresseux sinon il le sera davantage (…)  Les parents ne doivent pas châtier l’enfant au cas où il obtient de mauvais résultats. Ils sont également tenus d’éviter de mettre la pression sur l’enfant pour apprendre ses cours», indique Fatima Kettani, pédopsychiatre (voir entretien ci-contre).  Les pédagogues conseillent, pour leur part, de développer les moyens d’apprentissage et stimuler le sens de l’organisation chez l’élève. «Pour que l’élève soit efficace et interactif, il faut adopter les moyens d’apprentissage modernes qui tablent sur la qualité et mettre fin aux méthodes traditionnelles qui se basent uniquement sur la quantité. Il est question de développer chez l’élève le sens de l’organisation, en l’accompagnant à l’école ou en famille par des programmes d’apprentissage bien ficelés», explique M. Haïlama.  L’essentiel c’est que le combat contre la paresse ne doit pas se focaliser sur l’élève uniquement, en le culpabilisant pour ne pas avoir pu franchir avec brillance les étapes de l’apprentissage scolaire. Certes, il existe des enfants paresseux, mais il se peut aussi que les professeurs soient paresseux ou que le système éducatif dans son ensemble soit paresseux.

Articles similaires

SociétéUne

L’UM6P présente au sommet présidentiel de l’Alliance U7+  

L’Université Mohammed VI Polytechnique a pris part, les 11 et 12 avril...

Société

Ait Taleb présente un plan d’action pour la prévention des maladies non transmissibles

85 % des décès sont attribuables à ces maladies

RégionsSociété

CWP Global livre 15 maisons modulaires aux environs de Marrakech et Taroudant

Ces unités ont été conçues dans un souci de durabilité et dans...

SociétéUne

Les professionnels en guerre contre l’exercice illégal de la médecine esthétique

Lors d’un congrès, les professionnels ont déploré la pratique illégale de la...