Société

Parlement : L’UMP brigue la présidence

"Même la mère, qui n’a de plus précieux que son bébé, elle ne lui donne à téter que lorsqu’il se met à pleurer. Alors, pleurez Messieurs!". C’est ainsi qu’un député haraki résume l’état d’âme de l’Union de la Mouvance populaire unifiée (UMP).
Lors d’une réunion tenue à Rabat, dans la demeure de Bouâzza Ikken, président de l’Union démocratique (UD), en présence des deux autres secrétaires généraux, Mohand Laenser du MP et Mahjoubi Ahardane du MNP, la mouvance populaire a annoncé la couleur concernant l’épineux dossier de la réélection du président de la Chambre des représentants. Le vote aura lieu le 8 avril prochain, date de l’ouverture de la session parlementaire du printemps.
Rappelons que la situation est aujourd’hui compliquée. L’USFP a la ferme intention de soutenir la candidature d’Abdelouahed Radi pour un deuxième mandat, sous peine de contraindre la majorité gouvernementale à procéder à une "redistribution des cartes". Le Parti de l’Istiqlal, quant à lui, ne cache pas son désir de briguer le fauteuil du président. Une course à la candidature bat même son plein au sein de la formation d’Abbas El Fassi. Le pôle haraki, enfin, ne compte pas rater cette occasion pour s’affirmer et s’imposer sur l’échiquier politique, en criant sur les toits et sur l’air des lampions: "Nous sommes le premier groupe et par conséquent nous présenterons un candidat à l’élection du président de la première Chambre".
Toutefois, et c’est là où les harakis tempèrent leur position qui apparaît au premier coup d’œil comme catégorique, "si un accord consensuel se présente devant nous, dans le cadre de la majorité gouvernementale, nous serons prêts à faire marche arrière".
C’est ce que confirme le virulent député haraki de Taounate (virulent également à l’égard de son propre groupe), Ahmed Zarouf, qui précise que "le pôle présentera inéluctablement un candidat à la présidence le 8 avril prochain. Mais si les revendications de l’UMP sont acceptées, nous serons à ce moment-là prêts à nous désister". Une déclaration on ne peut plus claire, adressée de manière directe, non pas aux formations en lice, mais au chef de la majorité gouvernementale qui n’est autre que Driss Jettou.
Les harakis ont donc l’intention de présenter un candidat au premier tour. Bien évidemment, aucun
des candidats n’aura la majorité absolue des voix. Un deuxième tour devra donc être organisé. Et c’est à ce moment-là que les harakis seront prêts à discuter. C’est donc la première fois que le président de la Chambre ne sera pas connu d’avance.
La balle est, par conséquent, jetée dans le camp du Premier ministre. Comment va-t-il sortir de cette impasse? Et quelles sont les revendications des partis de la mouvance? S’il est aujourd’hui quasiment impossible de "redistribuer les cartes", c’est-à-dire procéder à un remaniement gouvernemental, les harakis exigent qu’ils soient dédommagés autrement. "Notre pôle est le moins loti pour tout ce qui touche aux nominations des hauts fonctionnaires de l’Etat, comme les ambassadeurs et les gouverneurs", explique Ahmed Zarouf. En effet, les quelques ambassadeurs dont étaient fiers les formations de la mouvance populaire, sont aujourd’hui au chômage: Hassan Abouyoub, ancien ambassadeur en France et Mohamed Hama, ancien ambassadeur en République tchèque en font partie. Même chose pour les agents d’autorité. Amine Demnati, le fraîchement nommé wali de la région Guelmim-Smara, est pourtant un ancien député du Mouvement populaire, mais son choix à ce poste serait le fruit d’un lobbying qu’il a lui-même mené, et non une "offrande" adressée aux partis de la mouvance.
En tout cas, ce qui est sûr, c’est que le Premier ministre a devant lui un dossier épineux qu’il aura du mal à gérer seul.
Ce que les harakis semblent exiger, ce sont de véritables nominations par Dahir, donc royales. La donne se complique.
En attendant l’issue de cette affaire, force est de constater que la majorité confectionnée autour de Driss Jettou a du mal à passer à l’essentiel. Les sièges, les postes, le pouvoir: voilà ce qui semble compter aux yeux de la majorité.

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