Société

Perpétuité pour la «bonne» et son amant

Elle a vu le jour dans un douar des alentours de la province de Boujaâd, connu pour la rigueur de ses conditions climatiques. Fatiha, n’étant pas encore à sa deuxième décade, se complait dans sa localité à l’instar de ses soeurs aînées, devenues mariées et mères de foyer. Toutefois, au contact de ses amies d’enfance qui viennent en vacances au village natal, cette ravissante créature comme on aimait à la décrire dans son entourage, commence à envier l’existence visiblement aisée de ces « immigrés locaux». Avec l’aide de l’une de ses amies, elle décroche un emploi en tant que bonne chez une famille nantie à Témara. Ravie de son nouveau train de vie qui l’avait placée, selon elle, au coeur d’un monde civilisé verni de politesse et de bonnes convenances mondaines, elle s’échine à faire des efforts pour mériter d’appartenir à sa nouvelle vie et recueillir la satisfaction de son patron. Au fil du temps, Nabil, le frère cadet de ce dernier, attiré de prime abord par la prestance et le corps bien moulé de Fatiha, s’engage à l’amadouer amicalement par de menus cadeaux dans le but de gagner sa sympathie. Cette relation superficielle entre ces deux tourtereaux évolue rapidement en liaison passionnelle. Après qu’elle ait perdu sa virginité, elle propose le mariage à son cavalier vaillant qui manifeste en l’occurrence son consentement sans rechigner. Néanmoins, son employeur se dresse envers et contre ce mariage qu’il juge incorrect. Fatiha, terriblement désappointée par l’attitude négative de ce dernier, pleura des jours et nuits toutes les larmes de son corps et couvera une vengeance âpre qui la mènera à commettre l’irréparable. Effectivement, elle kidnappe l’enfant de celui qui s’était mis en travers de son bonheur, âgé d’à peine 7ans, en allant le chercher à l’école comme elle le faisait de coutume. Ce petit garçon plein de bonté et de gentillesse n’en soupçonnera rien ce que planifiait Fatiha, ayant appris à l’aimer et à l’apprécier. Ainsi, il sera détourné de son chemin et conduit avec elle pour une longue destination, celle qui aboutira à Laâyoune. Une escale de quelques jours suffira pour le déplacer de nouveau à Agadir avant de s’installer définitivement à Kasbat Tadla chez une proche parente, qui devait quitter provisoirement son foyer. Une fois encore elle se tapera un nouvel amant du nom d’Ahmed lors des premières semaines de son séjour dans cette localité. Un jour, celui-ci lui demande de rendre visite à sa mère en vue de discuter des préparatifs du mariage. Celle-ci quitte volontiers son foyer pour ne déranger en rien l’intimité des deux amoureux. Ils y resteront pendant 48 heures, livrés à leurs fantasmes érotiques comme s’ils voulaient anticiper leur lune de miel, abandonnant l’enfant enlevé à son triste sort. Enfermé tout seul dans une maison insalubre, affamé depuis deux jours sans avoir rien à mettre sous la dent, le môme infortuné se met alors à crier de toutes ses forces à gorge déployée. En ce moment précis, Ahmed et Fatiha arrivent à l’endroit en apercevant un attroupement pour le moins curieux. Ils ouvrent la porte quand l’enfant sort en état d’hystérie, en enchaînant de plus belle ses cris assourdissants. L’amant de Fatiha, pris de fureur, le mord dans sa joue, lui arrachant un lambeau avant de le battre comme plâtre et le projeter contre le mur du lieudit. Constatant son état critique, il mène l’enfant moribond chez sa cousine et prend la clef des camps. Celle-ci sera obligée de conduire l’enfant à l’hôpital qui mourra des suites de ses blessures. La police judiciaire de Kasbat Tadla arrêtera les deux coupables, Fatiha et Ahmed, 23 ans et 34 ans, lesquels reconnaîtront les accusations retenues contre eux. Dernièrement, la cour d’appel de Béni-Mellal les a jugés coupable et les a condamnés à perpétuité.

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