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Pharmaciens : Grève nationale pour dénoncer l’anarchie

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Les pharmaciens pointent du doigt la non publication par le ministère de la santé de la pharmacopée qui compromet l’effectivité de la loi 84-12 et du décret N° 2-14-607 du 18 décembre 2014.

Les pharmaciens d’officine sont en colère. Pour dénoncer l’anarchie qui règne dans la profession, ils ont décidé d’observer une grève nationale. Cette décision a été adoptée lors du dernier Conseil fédéral de Casablanca par les 56 syndicats régionaux du Royaume. Un Conseil fédéral réunissant tous les présidents des syndicats sera convoqué d’urgence la semaine prochaine pour fixer les modalités et la durée de la grève nationale. Le président de la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc, Mounir Tadlaoui,  signale que  «cet appel à la grève sera massivement suivi par les pharmaciens» tout en assurant que «les retombées seront positives».      

Ce mouvement de protestation fait suite à plusieurs infractions commises dans la profession. A commencer par la non publication des sanctions prononcées lors des sessions disciplinaires par les conseils ordinaux dans le Bulletin officiel (BO). Une situation qui   a poussé «les conseillers de l’Ordre à tout arrêter jusqu’à publication des sanctions et le rétablissement de l’ordre dans toutes les villes», souligne un communiqué de la Fédération. Celle-ci dénonce le non-respect des horaires d’ouverture et de fermeture des pharmacies dans plusieurs villes notamment à Casablanca, Inzegane, Agadir, Béni Mellal, Marrakech, Temara, Salé, Berkane, Nador Tétouan et Fès. M. Tadlaoui estime que cette anarchie des horaires est flagrante dans la capitale économique où une vingtaine de pharmacies ne respecte pas les horaires. La Fédération déplore également les détournements et embauche des employés par les pharmaciens avoisinants. «Des organismes privés n’hésitent pas envoyer leur personnel dans des pharmacies bien précises pour acheter des médicaments, ce qui met en difficulté de nombreuses pharmacies», affirme le président de la Fédération

Une profession sinistrée

Cette profession, autrefois bien portante, est aujourd’hui sinistrée. A ce sujet, M. Tadlaoui  fait remarquer que 35% des pharmacies au Maroc sont en faillite. Cette situation pousse certains pharmaciens à effectuer des remises allant jusqu’à 20% sur les médicaments. Un fléau qui a été observé en l’occurrence à Casablanca, Tiznit, Rabat , Marrakech…Parmi les autres infractions enregistrées, les syndicats signalent que des   pharmaciens vendent des médicaments aux associations alors que la loi l’interdit strictement. «Certains pharmaciens vont jusqu’à laisser leur cachet», indique la Fédération. Ce phénomène est perceptible chez les pédiatres.

Par ailleurs, les pharmaciens pointent du doigt la non publication par le ministère de la santé de la pharmacopée qui compromet l’effectivité de la loi 84-12 et du décret N° 2-14-607 du 18 décembre 2014. Rappelons que ce décret  accorde un intérêt particulier aux conditions de mise sur le marché et d’utilisation des dispositifs médicaux. En outre, il comporte plusieurs dispositions relatives  au système national de matériovigilance, aux  modalités d’inspection des établissements de fabrication, d’importation, d’exportation, de distribution des dispositifs médicaux. Dans son communiqué, la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens  ne comprend pas pourquoi le ministère de la santé ne veut pas publier l’arrêté sur la pharmacopée (produits stériles) alors qu’elle a   participé et collaboré à l’élaboration de la loi sur les dispositifs médicaux. «Le ministère par ce refus porte ainsi un grand préjudice au monopole et à la survie du pharmacien , en plus de tous les dangers graves sur la santé des citoyens suite à l’anarchie qui règne dans le circuit de distribution de ces dispositifs médicaux ( vente dans les kiosques devant les hôpitaux , souks, parapharmacies, coffres de voitures…».

Enfin, les syndicats des pharmaciens reprochent au ministère de tutelle de finaliser unilatéralement les amendements de la loi 17-04. Ceux-ci  seraient défavorables aux pharmaciens d’officine.

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