Les éléments de la gendarmerie royale et des services en charge de la sécurité sont contraints à une mobilisation constante pour endiguer le flux d’immigrés clandestins originaires de l’Afrique subsaharienne, de jour comme de nuit, dans les conditions climatiques très difficiles qui sévissent actuellement dans la région.
Au cours du dernier mois, le nombre d’immigrés clandestins arrêtés au niveau de la wilaya de Oujda a dépassé 400. Durant l’année écoulée, leur nombre a été de 3017 contre 2151 l’année précédente, soit une hausse de plus de 40 %, un taux qui suscite de nombreuses interrogations.
Ces immigrés clandestins proviennent de plusieurs pays africains mais préfèrent toujours déclarer être originaires de régions en proie aux conflits, comme la Sierra Leone ou le Libéria, pour inspirer la compassion. La plupart d’entre eux ne déclinent pas leurs identité et s’efforcent de tenir un langage où s’entremêlent français, anglais et dialectes africains.
Le mouvement d’infiltration est beaucoup plus dense dans la zone frontalière au nord de Oujda, longue de près de 60 km, vu la nature des reliefs, souvent difficiles d’accès, l’existence de cavernes naturelles, de maisons abandonnées et d’agglomérations des deux côtés des frontières, qui servent de refuges aux clandestins. Ceux-ci profitent même des services de guides fortuits, pour traverser les zones dangereuses, moyennant des sommes d’argent qui varient selon la nature du danger encouru, les disponibilités financières des candidats et les conditions climatiques. Les procès verbaux rédigés par la gendarmerie royale après interrogatoire des immigrés arrêtés, indiquent que les autorités algériennes ne se soucient guère d’empêcher les infiltrations de ces derniers.
Selon leurs propres témoignages, nombre de ces immigrés même porteurs de visas en règle pour séjourner en Algérie, ont été rassemblés et placés dans des camions militaires pour se voir abandonner à leur sort à la frontière maroco-algérienne. A la question de savoir pourquoi ils optent pour l’immigration en Europe, les immigrés clandestins se disent contraints de choisir cette solution faute d’emploi et de moyens de subsistance dans leurs pays.
• Ahmed Ghilane (MAP)