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Point de vue : Voyage de quête du sens

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L’être humain vit un combat interne entre deux parties en lui ; qui il est «avant», et qui il est appelé à «devenir». Chaque fois que notre âme nous appelle à faire, dire ou être quelque chose, c’est pour nous rapprocher de ce que nous sommes réellement et non pour nous faire devenir quelqu’un d’autre.

(*) Par El Moustaid Mustapha

Tout ce que nous faisons et possédons est le reflet de notre niveau de conscience et ce que nous sommes ; que ce soit notre travail, notre façon de nous habiller, de nous nourrir, de parler et surtout de penser… notre conscience, au même titre que notre manque de conscience sont le reflet de notre réalité.

A cela vient également s’ajouter l’infusion de notre «personnalité» ; dire que la personnalité est ce côté «unique» qui nous caractérise ; et il est inutile de lutter contre notre personnalité et chercher à tout prix à l’anéantir pour être libre et connecté à la source, car notre personnalité ou plutôt notre «individualité» fait partie de nous et constitue qui nous sommes, et chercher à la faire disparaître c’est se rejeter soi-même, rejeter qui nous sommes. La question à se poser serait «en tant qu’individu unique quel est mon rôle sur terre?».

Notre rôle est de mettre en service les qualités que nous avons, car elles sont le cœur de notre raison d’être ici sur terre, et qui explore ses qualités reconnaît sa mission; et que même si nos défauts émergent, il est inapproprié de condamner notre personnalité car la présence même de ces défauts indique également la présence de leurs qualités, et qui reconnaît ses qualités est connecté à son essence et à la pureté de son être.

Nos qualités sont ces aptitudes que nous n’avons pas besoin d’apprendre pour les maîtriser ; par exemple pour un grand peintre qui est né avec des talents artistiques sans jamais prendre de cours de peinture. Evidemment, ces artistes-nés peuvent par la suite perfectionner une qualité initiale, mais pour se reconnecter à notre véritable essence et se libérer des programmations que nos proches et la société nous ont inculquées, il est nécessaire de se reconnecter à ses qualités «aptitudes innées», car c’est notre raison d’être ici, en se libérant des tromperies qui nous déconnectent de notre mission respective.

Bref, le jour ou l’être humain arrive à écouter ses appels «naturels» selon ses qualités propres, alors il prendrait directement la place qui lui incombe dans la société et tout fonctionnerait en parfaite harmonie ; les chanteurs distrairaient les autres avec la vibration de leurs voix, les médecins soigneraient ensemble, les architectes et maçons construiraient les maisons et ainsi de suite.

Néanmoins, certains arrivent à écouter leurs rêves d’enfant (médecins, pompiers, etc.) et font de leur «métier» leur passion (talent et qualité innée), d’autres les ont reniés à cause de l’argent (ce métier ne paye pas) ou l’image dans la société de cette activité (être flic, c’est devenir dépourvu de tout sentiment de compassion).

Il est temps maintenant de se poser des questions : qui suis-je réellement? Suis-je capable de renier ces appels intérieurs pour «gagner de l’argent, et ainsi accepter un travail qui ne me correspond pas ?

Si je devais mourir demain, qu’est que j’aimerais montrer aux humains avant de mourir ? ( protocole de la roue de vie en PNL).

Dans se sens, une histoire m’a tellement interpellé que j’aimerais la prendre comme illustration pour donner une réponse à cette question existentielle. Elle a été relatée par le quotidien francophone «Le Monde» du 15 octobre 2018. L’expérience d’un jeune ingénieur qui a opté pour la démission de l’entreprise où il travaillait plutôt que d’y rester et sacrifier ses valeurs et mener une vie dépourvue de sens.

Florent, un jeune ingénieur a été appelé par son chef pour réaliser une mission d’expertise sur un cas de pollution environnementale. Deux conclusions étaient possibles après enquête, disait le jeune ingénieur : «soit on arrêtait une activité quelques jours pour réparer une fuite de gaz a fort effet de serre, soit on continuait».

Cette deuxième solution évitait à l’entreprise de perdre de l’argent, mais causait l’émission d’une grande quantité de gaz dans l’atmosphère ; le jeune ingénieur a préconisé la première solution, c’est-à-dire il tenait à continuer la réparation de fuite de gaz à effet de serre, chose qui n’a pas plu à la direction. Sa hiérarchie a insisté pour qu’il change d’avis mais lui il n’était pas prêt à céder. Finalement le chef a pris sa décision de façon unanime quand le jeune ingénieur a refusé de signer le rapport.

La situation a dégénéré et le jeune s’est retrouvé en entretien disciplinaire et son chef lui a lancé en guise de conseil de ne pas laisser les valeurs interférer avec le travail.

Florent avait une conception du travail qui se heurte avec celle de sa hiérarchie. Pour eux, Florent est un ingrat car il ne défend pas les intérêts de l’entreprise. Pour Florent, ses chefs étaient des mercenaires dénués de valeurs morales. En conséquence, même si Florent gagnait très bien sa vie en tant qu’ingénieur dans une grande entreprise française, il n’a pas trouvé le sens qu’il voulait dans son boulot, car pour lui le sens c’est la sensation de participer à un projet d’intérêt général, qui contribue à rendre le monde plus tolérant, plus vert et plus engagé.

Florent a fini par créer avec un collègue une structure associative pour l’entrepreneuriat sociale. Il ne regrette pas sa démission, il sait qu’il devait reprendre un emploi salarial dans une autre entreprise et que l’utilité sociale de la structure serait pour lui le premier critère de choix, et il défendait sa conviction par témoigner que peu de gens sur leur lit de mort trouveront leur bonheur dans une belle carrière dans une grosse boîte.

Sur l’effet sublime de cette vertu de quête du sens, Steve Jobs disait : «Etre l’homme le plus riche du cimetière n’a pas d’importance pour moi. Aller au lit le soir en disant que nous avons fait quelque chose de merveilleux, c’est ce qui compte pour moi».

Ainsi le voyage de la quête du sens peut devenir pour l’être humain un art pour grandir et transcender.

(*) Cadre responsable en communication, coach

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