Société

Polémique autour de logements sociaux

© D.R

Hassan et Abderrahmane Daïf, pères de deux familles totalisant sept membres, protestent contre le sort qui leur a été réservé. Ils disent avoir été "bernés" lors de l’opération de relogement des habitants de maisons menaçant ruine dans la médina de Fès. Au lieu d’un appartement assez spacieux, ils disent s’être retrouvés, avec leurs familles, dans un logement de 26 m2 à Hay Ettaj au quartier M’salla. C’est également le cas des familles Zbida et Hanafi qui affirment que leurs enfants sont parfois obligés de passer la nuit dehors avant de pouvoir trouver où dormir pendant la journée.
Au total, elles sont plusieurs familles à être dans cette situation et qui viennent de saisir le groupe parlementaire du PJD. Le groupe islamiste, lui, devait adresser une question orale d’actualité, mercredi, au ministre du Logement et de l’Urbanisme, Toufiq Héjira, pour demander des explications quant à ce que l’un de ses membres qualifie de "vrai scandale".
Selon les dossiers transmis aux députés islamistes, les familles concernées affirment s’être vu promettre des logements d’une superficie avoisinant les 60 m2 dans les immeubles inaugurés, en 2006, par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Avant de les reloger, les autorités de la ville auraient pris le soin de démolir les anciennes demeures, manière de les mettre devant le fait accompli surtout qu’elles n’ont eu possession des clés qu’à la dernière minute.
Toufiq Héjira, interrogé par ALM, rectifie en affirmant qu’aucun partenaire dans cette opération n’a failli à ses engagements. «Nous étions face à une situation d’urgence car il s’agissait de sauver des vies humaines», indique-t-il. Chiffres à l’appui, M. Héjira affirme que grâce à un programme spécial doté de 350 millions DH, 791 ménages de la médina de Fès ont été relogés dans 742 appartements alors que, à ce jour, 204 bâtiments menaçant ruine ont été vidés. Toufiq Héjira ajoute que seuls 7 % des ménages relogés habitaient des superficies inférieures à celles qui leur avaient été octroyées. «C’est une commission d’attribution locale de 30 membres, présidée par le wali, qui a tout piloté», affirme le ministre istiqlalien qui apporte d’autres détails non moins intéressants : le taux de recouvrement qui ne dépasse pas 23 %. Et l’Etat, qui a mis la main à la caisse pour acquérir 1019 logements, qui se retrouve dans l’embarras face à des ménages dont le revenu est parfois de 300, voire 200 DH par mois.
Toufiq Héjira n’écarte pas l’hypothèse d’une surenchère électoraliste à l’approche du 7 septembre. Au moment où il préparait sa réponse à la question orale du groupe PJD, mercredi dans l’après-midi, des députés islamistes étaient déjà sur place à Fès pour "soutenir les familles" relogées à Hay Ettaj.
Fès, avec deux circonscriptions et sept sièges, est l’une des villes où le PJD et l’Istiqlal se livrent une guerre sans merci depuis plusieurs années.
Hamid Chabat, maire istiqlalien de la capitale spirituelle, s’est toujours retrouvé dans la ligne de mire des frères de Saâd Eddine El Othmani. Aujourd’hui, c’est au tour de Toufiq Héjira de faire l’objet du courroux "intéressé" du PJD. Comme c’était le cas, il y a deux semaines, pour Adil Douiri à l’occasion des Assises du tourisme.

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