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Portrait : L’Oujdi qui a réussi l’aventure péruvienne

© D.R

Zakariyae Remmal, professeur de français à Lima

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Jeune célibataire de 30 ans, avec son seul baccalauréat en poche, Zakariyae Remmal quitte sa ville natale d’Oujda et décide de tenter l’aventure sud-américaine. Pari réussi, puisqu’il est aujourd’hui, 18 ans plus tard, marié, père de deux enfants, et professeur au Lycée Français de Lima, la capitale du Pérou.

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Partir vivre dans un pays étranger, c’est partir à la découverte d’une culture différente, d’un mode de vie différent… Pour son départ, chaque expatrié est animé par une raison différente, il y en a ceux qui le font pour décrocher une opportunité professionnelle, d’autres sont plutôt motivés par une envie de vivre ailleurs, tout simplement. Chaque parcours s’avère riche en événements.

Pour Zakariyae Remmal, l’idée d’aller habiter dans un autre pays l’a toujours intéressé. «Le monde est tellement grand, cela serait dommage de rester au même endroit toute la vie», se disait-il. L’expérience de vivre ailleurs serait vraiment enrichissante. Son expatriation n’est pas le fruit du hasard, au contraire. C’est le cheminement d’une idée mûrement réfléchie.

Comme tous les jeunes marocains de la fin des années 90, Zakariyae caressait le rêve d’aller chercher une opportunité ailleurs. Il était animé par l’envie de tout quitter, de  recommencer à zéro et de se refaire une nouvelle vie. Mais il ne voulait partir ni en France ni en Espagne et encore moins en Belgique, les destinations les plus prisées par les Marocains désireux d’émigrer. «Qu’est-ce que j’allais travailler en Europe avec comme seul diplôme, un baccalauréat : plongeur, ouvrier dans un chantier ce n’est pas ce dont je rêvais».

Non. Ses ambitions étaient plus grandes. Il voulait partir au bout du monde, là où il ne connaissait personne. Construire sa vie au sens propre du terme. Pierre par pierre. Sans aide aucune. Il prit son courage à deux mains et décida, un jour de l’année 2000, de quitter sa ville natale d’Oujda et de se rendre au Pérou. C’est à travers un ami qu’il avait su que ce pays était plein d’occasions, et ses habitants chaleureux.

Zakariyae est aujourd’hui âgé de 48 ans. Il est marié à une Péruvienne et père de deux enfants. 18 ans après son grand départ, il est catégorique: «Au Pérou, j’ai pu réaliser tous mes rêves, à commencer par le mariage, j’ai aussi pu terminer mes études et j’ai obtenu ma licence en langues à l’Université San Marcos». Ce pays il ne le considère plus comme son pays d’adoption, mais comme une seconde patrie dans laquelle il a trouvé l’épanouissement qu’il n’aurait probablement pas trouvé dans son pays natal. Zakariyae raconte que ce n’était pas du tout facile au début et qu’il a bien connu des difficultés surtout qu’il ne parlait pas la langue espagnole. Il a  commencé par «des petits boulots par-ci et par-là», et puis, un jour, il a eu l’idée de déposer son dossier à l’Alliance française de Lima (groupe scolaire français de la capitale péruvienne) et ils ont accepté sa candidature et depuis ce jour-là il y travaille en tant que professeur de français.

Même s’il y a très peu de Marocains au Pérou, une soixantaine en tout et pour tout, Zakariyae a créé l’Association des Marocains au Pérou (AMP) pour les fédérer et aussi pour promouvoir la culture et la gastronomie marocaine, grâce à l’aide de Oumama Aouad, ancienne ambassadrice du Royaume à Lima.

Au début, les adhérents n’étaient qu’une poignée. Mais chaque année, leur nombre augmente. «Grâce à cette association tous les Marocains résidant à Lima pouvaient se réunir plus souvent et débattre de leur condition de vie et de leurs problèmes. Mais ne recevant plus d’aide aujourd’hui, l’AMP risque de disparaître», regrette Zakariyae.

Son intégration dans son pays d’accueil s’est faite doucement et naturellement : «Les Péruviens sont des gens très simples, du coup je n’ai pas eu de difficultés à m’intégrer dans la société. Tout le monde ici me respecte et respecte ma religion. Mes beaux-parents m’ont même réservé un petit coin chez eux pour que je puisse faire ma prière tranquillement». Malgré sa nostalgie pour son pays d’origine, Zakariyae ne ressent aucun regret quant à son expatriation, la seule chose qu’il regrette c’est le fait qu’il soit loin de sa famille.

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Vite dit !

• Quels sont vos conseils pour ceux qui projettent de s’expatrier au Pérou ou en Amérique latine?

Il faut avoir beaucoup de patience pour pouvoir évoluer, les jeunes qui viennent aujourd’hui veulent tout avoir et rapidement.

• Quels sont les avantages de cette expatriation?

Se développer professionnellement et puis surtout connaître un nouveau monde, une nouvelle culture.

• Quelles sont les choses à faire absolument au Pérou ?

A manger : El pollo a la brasa, Arroz con pollo, papa rellena

A voir : Lors d’un voyage au Pérou, visiter la montagne du Machu Picchu est incontournable.

• Votre pire souvenir ?

C’était ma première expérience de tremblement de terre, j’en ai ressenti une peur bleue.

• Votre meilleur souvenir ?

Ma rencontre avec ma femme et mon pèlerinage à La Mecque.

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Par Maha El Yabouri

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