Société

Presse : La liberté marchande

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Ce que développe le patron des mercenaires n’a aucune espèce d’importance. La publication de ses insanités est un événement. La liberté d’expression permet-elle ce genre de scoop ? dans un Etat de droit non.
Du point de vue du droit international, le Maroc est toujours en guerre contre le polisario. Le cessez-le-feu comme son nom l’indique n’est qu’une étape transitoire pour permettre la recherche d’une solution. Le même Abdelaziz qui a l’honneur du Bidaoui, a menacé le Maroc, il y a à peine quelques semaines de « reprendre les armes ». En temps de guerre, tout individu qui prend langue avec l’ennemi sans y être mandaté est accusé d’intelligence avec l’ennemi, voire de haute trahison.
Accusations qui ne relèvent que des tribunaux d’exception, et où la sentence est souvent la peine capitale. Seuls nos avocaillons et les gauchistes pro-polisario cachés dans le droit de l’hommisme nient que c’est cela Le Droit. Pourquoi est-ce que cela ne se passe pas ainsi au Maroc ? C’est une longue histoire où les responsabilités sont partagées. L’Etat, instruit par un passé récent, n’a plus l’envie ou le courage de faire des icônes d’individus médiocres.
Cette fragilité s’explique par l’atonie des partis politiques et du Syndicat des journalistes. Celui-ci, corporatiste à fond, refuse tout débat sur la responsabilité et encourage le fantasme d’une liberté d’expression sans limites. Les partis n’assument pas leur responsabilité et ne réagissent pas à ce qui est une fissure dans le large consensus sur le Sahara. Les droits de l’Homme, l’AMDH en particulier, sont un créneau, où des gauchistes, pro-polisario, font la politique qu’ils n’ont pu réussir en tant qu’Ila Al Amam.
Dès lors, l’Etat préfère regarder ailleurs, en espérant que cela lui permettra de recueillir quelques bonnes notes sur le registre des libertés. Cette attitude méconnaît les adversaires. Lisons-les, leur prophète Ali Lmrabet, raconte partout que «Mohammed VI est un dictateur pire que son père». Ils essayent chaque jour de pousser le bouchon plus loin. Non pas par idéologie libertaire, mais pour deux autres raisons qui n’ont rien à voir. La première relève de Freud Adolescents attardés, ils jouissent de la transgression des tabous, des lignes rouges, faute de pouvoir jouir comme le quidam du macadam, mais sans réelle conviction ou projet politique. La seconde c’est que cette attitude est payante. Elle permet de vendre son journal, de se faire un carnet d’adresses auprès des journalistes chargées du Maroc dans les rédactions européennes, de se faire remarquer par quelques chancelleries, l’algérienne en particulier et de garnir son compte en banque. C’est la seule posture révolutionnaire qui enrichit son bonhomme. Il est temps de le dire ouvertement : de l’argent, beaucoup d’argent, circule dans ces histoires. Des groupes de presse, des individus sont «aidés» par le clan anti-Maroc, ou directement ou indirectement par l’Algérie.
Abderrahim Ariri, nous explique qu’après s’être débarrassé du système Basri, le Maroc devrait arrêter d’exercer la tutelle sur ses citoyens, ce qui justifierait l’interview de Abdelaziz, comme un acte d’émancipation du peuple marocain. La vérité, elle, est beaucoup moins glorieuse. Elle est même glauque. C’est aux patriotes de répondre à cette nouvelle forfaiture, résolument, fermement au nom des valeurs fondatrices d’un Etat de droit, qui ne reconnaît aucun statut de super – citoyen aux journalistes, véreux de surcroît. Ces mêmes journalistes qui ont décrété que le journalisme était antinomique avec le patriotisme. Publier une interview de Abdelaziz est un acte délictueux avéré, le faire en plein anniversaire de la Marche Verte est une provocation et une insulte à la mémoire de nos soldats tombés au champ d’honneur. Tout silence complice est une trahison lourde de conséquences.

• Par Jamal Berraoui
Journaliste

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