Le Centre antipoison du Maroc (CAPM) met en garde les Marocaines contre l’usage de «Tahamil». Ce produit qui se présente sous forme de suppositoires est utilisé pour grossir rapidement. Le CAPM précise que ces suppositoires sont disponibles dans une boîte de couleur verte, sans emballage primaire, et ne portant aucune mention légale. Ni le nom du fabricant et son adresse ni la composition ou la date de fabrication et de péremption du produit ne sont mentionnés. Cette alerte survient suite à une déclaration de deux cas d’intoxication dans la région de Marrakech, dus à la consommation de ce produit. Pour le CAPM, ces suppositoires représentent un danger pour la santé de la population et plus particulièrement des femmes.
On retrouve ce produit chez les herboristes dans les quartiers populaires. Le principal danger provient du fait que ces suppositoires ne subissent aucun contrôle. Si la totalité de la composition de ce produit n’est pas encore connue, l’Institut agronomique et vétérinaire de Rabat a identifié la présence d’absinthe qui se compose d’huiles essentielles comme le camphre et la thuyone. Le CAPM estime que le mécanisme d’action de l’absinthe est surtout neurologique et peut causer une action hautement convulsivante, une destruction musculaire et une insuffisance rénale en rapport avec la présence de la thuyone. Notons que la thuyone, molécule présente dans l’absinthe, est très convulsivante et provoque des sensations de désinhibition et même, à fortes doses, des hallucinations. Et par conséquent, elle peut être toxique pour le système nerveux. Quant au camphre, celui-ci n’est pas sans danger. Rappelons qu’en France, les suppositoires contenant des dérivés terpéniques dont du camphre avaient fait l’objet de retrait. En raison du risque d’atteinte neurologique, essentiellement des convulsions, ils sont contre-indiqués chez les enfants de moins de 30 mois et chez les enfants ayant des antécédents de convulsion fébrile ou d’épilepsie.
Vu les risques que peut présenter le «Tahamil», le CAPM appelle tous les professionnels de santé, les pouvoirs publics, les médias ainsi que le tissu associatif à conjuguer leurs efforts pour lutter contre la vente de ce genre de produits nocifs.