Société

Profil : L’université Hassan II à l’heure de la qualité

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Consciente de l’importance de la qualité dans l’enseignement supérieur, l’université Hassan II de Casablanca a décidé de s’inscrire dans ce nouveau processus qu’est l’assurance qualité.
«Notre université a fait de la démarche qualité l’une de ses priorités. En 2005, nous avons réalisé une auto-évaluation. Tous les acteurs de l’université ont été invités à répondre à un questionnaire relatif à la gouvernance, la recherche et l’enseignement pédagogique. L’objectif était de dégager les points faibles et les points forts concernant les trois thèmes et de combler les lacunes», explique Jaâfar Khalid Naciri, vice-président de l’université Hassan II.
Il s’agit d’une expérience-pilote destinée à asseoir les bases d’une démarche d’assurance-qualité à l’université. Il faut dire que durant cette dernière décennie, plusieurs pays notamment d’Europe, ont opté pour cette nouvelle approche destinée à accompagner le développement de l’enseignement supérieur et à répondre ainsi aux besoins des étudiants et du marché économique basés de plus en plus sur le savoir. «Cette assurance qualité a pris de l’importance et elle s’est substituée aux mécanismes de l’équivalence des diplômes», ajoute M. Naciri.
Pour ne pas faire partie des laissés-pour-compte de cette nouvelle dynamique, l’université marocaine a intégré ce processus depuis 2002 dans l’objectif d’améliorer ses services et de bénéficier ainsi d’une reconnaissance internationale. Elle a d’abord procédé à sa propre évaluation. Un rapport de synthèse établi par le comité d’évaluation de cet établissement a mis à nu les défaillances de l’enseignement supérieur national.
Au niveau pédagogique, il en ressort que le volume horaire des cours magistraux prédomine par rapport aux travaux pratiques. Parmi les points négatifs, figurent également le manque ou l’insuffisance des équipements dans les salles, la faiblesse des ressources financières et l’absence de programmes de formation continue pour les administratifs et les enseignants.
Concernant la recherche, le rapport d’autoévaluation souligne la faiblesse du budget alloué à la recherche comparativement aux besoins, la lourdeur des procédures et l’absence de diversification des sources de financement.
Le rapport insiste également sur l’insuffisance du taux d’encadrement scientifique, technique et administratif ainsi que sur le manque de visibilité pour le renouvellement et l’acquisition des équipements.
Au volet gouvernance, le comité d’évaluation a évoqué la lenteur des procédures administratives et financières et l’absence de formation et de motivation des ressources humaines.
S’ajoute à cela l’insuffisance de la communication interne et la faible participation du personnel administratif, des étudiants et des membres externes à l’université dans les décisions des conseils. L’un des grands problèmes de gouvernance concerne le manque flagrant de mécanismes de contrôle et d’évaluation. Des points positifs ont également été soulevés. Parmi eux, on peut citer l’existence d’une offre de formation diversifiée et cohérente. Les personnes interrogées dans le cadre de ce rapport ont salué l’appui aux structures de recherche et l’existence de moyens de diffusion de leurs résultats.
Ils ont également salué l’instauration du système d’accréditation des équipes et laboratoires et se sont dit satisfaits de la collaboration existant avec différents centres de recherche et milieux universitaires européens. 
«Soumis au conseil de gestion de l’université, ce rapport a été suivi par l’élaboration d’un plan d’action bien défini pour améliorer les lacunes», conclut M. Naciri. 
Pour profiter de l’expérience britannique en matière d’assurance-qualité, l’université Hassan II a conclu vendredi dernier une convention de coopération avec l’université "The West of England".

L’université Hassan II en chiffres

L’université Hassan II de Casablanca comprend sept établissements, à savoir la faculté des sciences juridiques, économiques et de gestion, la faculté des lettres et des sciences humaines, la faculté des sciences, la faculté de médecine et de pharmacie, la faculté de médecine dentaire, l’école nationale supérieure d’électricité et de mécanique (ENSEM) et l’école supérieure de technologie de Casablanca (ESTC). L’université accueille 25.900 étudiants.  Chaque année, 4700 lauréats sont issus de cet établissement dont le corps professoral est composé de 1040 enseignants chercheurs et le personnel administratif de 645 personnes.

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