Société

Promouvoir l’autonomie des palestiniens

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Le développement à base communautaire peut être un outil capital pour assurer la paix. De part le monde, des projets planifiés au niveau de la communauté ont aidé à la diversification des revenus, ont fourni de la nourriture et l’accès aux soins, amélioré l’éducation, et forgé des partenariats public-privé. Par-dessus tout, des études de cas montrent que l’autodépendance locale et nationale est encouragée quand les membres de la communauté travaillent ensemble pour améliorer leurs vies en établissant des projets qui sont basés sur les capacités et le savoir-faire local.
Pendant le processus de travail en commun pour réaliser leurs buts de développement, les communautés forment souvent des associations (institutions centrales à la société civile) pour gérer les projets et en créer de nouveaux. Des niveaux de coopération se créent quand les communautés joignent leurs efforts pour gérer des projets qui bénéficient à toute la région. Il en découle que le développement local, au travers d’un dialogue compréhensif, peut avoir des conséquences économiques et politiques positives, voire révolutionnaires.
Que se passerait-il si cette approche de développement communautaire était largement appliquée en Cisjordanie et dans la bande de Gaza ? Est-ce que le développement à la base est une réponse aux énormes difficultés auxquelles fait face le peuple palestinien ?
L’économie palestinien ne est complètement intégrée à celle de l’Etat d’Israël, dont les mesures de sécurité ont ravagé l’économie de la Cisjordanie et la bande de Gaza. Jamais le peuple palestinien n’a été aussi ravagé par la pauvreté, une santé en déclin, et une dévastation environnementale, ce qui accentue savulnérabilité économique. Des études sur l’emploi chiffrent le taux de chômage en Cisjordanie au niveau dévastateur de 36 pour cent, et dans la bande de Gaza à 48 pour cent. Des études récentes suggèrent que, si ce n’était le support financier de la communauté internationale, principalement de la Ligue arabe, l’Autorité palestinienne se serait écroulée.
A peu près 75% des produits importés en Cisjordanie et la bande de Gaza viennent d’Israël, et 95% de tous les produits exportés des territoires vont en Israël. La Cisjordanie et la bande de Gaza sont fortement dépendantes des importations qui constituent près de 80% de leur Produit intérieur brut. Ainsi, une grande partie de l’activité économique est délivrée, non pas de l’industrie locale, mais de produits importés, qui pourraient potentiellement être produits sur place.
Le développement basé sur la communauté est nécessaire pour atteindre l’autosuffisance palestinienne. L’approche commence avec des réunions caractérisées par une large participation publique, où les personnes locales mettent en priorité leurs buts de développement et créent des projets pour atteindre ces buts. Des membres de la communauté, des instituteurs locaux, des personnes chargées de la liaison au niveau du gouvernement, et le personnel d’organisations sans but lucratif, entre autres, peuvent tous faciliter la réalisation de ces buts une fois qu’ils ont reçu une formation en technique pour atteindre un consensus et organiser un dialogue interactif. L’identification des personnes intéressées, une amélioration de la communication, une compréhension mutuelle, et le transfert de compétences, sont quelques uns des bénéfices importants que l’ont peut espérer à ce stade.
La communauté internationale devrait soutenir cette approche financièrement, sans ajouts ou restrictions, pour aider les Palestiniens à construire une économie plus auto-suffisante, basée sur la responsabilisation de la communauté. Israël et l’Occident peuvent générer une énorme bonne volonté en finançant ces projets communautaires, et non seulement en couvrant les dépenses et déficits de l’Autorité palestinienne. Comme les ressources des communautés locales s’améliorent, l’assistance internationale deviendra moins nécessaire.
Une participation de toute la communauté à la planification et la gestion des projets de développement crée un progrès socio-économique au travers d’un processus démocratique. Cette approche du développement en Cisjordanie et dans la bande de Gaza aidera à stabiliser les relations politiques israélo-palestiniennes, et augmentera les chances de paix.

Jason Ben-Meir

* Jason Ben-Meir prépare un doctorat en sociologie à l’université du Nouveau Mexique d’Albuquerque. Ancien volontaire du Corps de la paix au Maroc, il est président de la Fondation du Haut Atlas (www.highatlas.foundation.org), une organisation à but bon lucratif qui aide au développement communautaire au Maroc. Il est aussi membre de l’Institut américain des études du Maghreb.

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