Société

Quand les vraies réformes se font attendre

© D.R

Divers programmes de services de garde et de maternelle sont conçus pour les besoins de garde et d’éducation des enfants d’âge préscolaire. Bien qu’ils soient l’apanage des familles les moins exposées à la précarité, la demande croît pour ces programmes de groupes dispensés dans des écoles primaires ou des crèches spécialisées. Avec de plus en plus de femmes actives dans le milieu du travail, les enfants sont scolarisés plus tôt. Un mal social qui, en fin de compte, sert l’intérêt de l’enfant en lui permettant un éveil précoce. Dans les écoles privées, les niveaux de la maternelle sont indispensables et sont considérés comme les débuts de l’apprentissage. Alors que dans l’enseignement public, l’entrée en première année du primaire représente la première expérience d’éducation encadrée, sauf dans le cas des enfants ayant eu l’opportunité d’intégrer une école coranique en bas âge. Au niveau mondial, le développement intellectuel de l’enfant est au centre de l’intérêt des éducateurs et donne lieu à plusieurs innovations dans les programmes préscolaires. Ainsi, bien que les programmes soient axés, selon l’âge et l’expérience des enfants, sur les activités ou les enseignements qui leur sont adaptés, toute l’éducation préscolaire devrait reposer sur le principe du respect de la personnalité de l’enfant et de l’importance accordée à son développement complet. Or, les parents et les éducateurs ne se posent généralement pas de questions à propos de ce qui constitue le meilleur enseignement donné à un enfant en bas âge. Encore que quand cela est le cas, ce sont souvent les moyens qui sont discutés au détriment des buts visés. Tous les psychologues s’accordent à penser que la personnalité de l’enfant se forge dès les premières années de sa vie. Dans ce sens, on peut imaginer l’impact d’un mauvais encadrement sur l’avenir de l’enfant. Ainsi, les parents sont appelés à une très grande vigilance en matière de choix de l’institution qui va accueillir leur enfant. Cependant, le conflit entre les programmes traditionnels et les programmes expérimentaux et l’effet de ces programmes sur les enfants d’âge préscolaire sont d’actualité. En effet, certains programmes conçus par des équipes de chercheurs remettent en question l’importance que l’éducation préscolaire axée depuis longtemps sur le développement social et émotif et mettent plutôt l’accent sur le développement intellectuel. Aussi, dans ce sens, le choix revient aux parents qui décideront du type d’enseignement qu’ils voudront dispenser à leurs enfants. Dans le cas des familles qui n’ont pas accès, faute de moyens financiers, à ces types d’enseignement préscolaire, tout le travail reste faire au niveau de la sensibilisation. L’importance du passage de l’enfant par l’école coranique ou le jardin d’enfants du quartier n’est plus à démontrer pour les enseignants du primaire. Tous s’accordent à dire qu’un enfant jamais scolarisé est un enfant «à risque», c’est-à-dire qu’en raison de son manque de discipline et à son retard d’apprentissage, il est susceptible de faire face à des difficultés d’adaptation à l’école et de suivi en classe. Pour résumer, l’évolution du mode de vie et les changements sociaux touchent également l’éducation préscolaire en raison des exigences et des besoins changeants en matière de soins et d’éducation de l’enfant. Le nombre croissant de femmes actives, dont plusieurs d’entre elles sont mères de jeunes enfants, donne lieu à une demande accrue de services de garde. Au Maroc, cette demande et le financement de ces services ne retiennent malheureusement pas l’attention des groupes de pression et des décideurs, et la réponse de l’école à ces besoins est encore loin de devenir un réel sujet de débat.

 Quelques objectifs du préscolaire

La loi N°05- 00 relative au statut de l’enseignement préscolaire stipule que l’enseignement préscolaire est l’étape éducative dispensée par les établissements ouverts aux enfants âgés de quatre ans révolus à six ans. Il a pour objectif de garantir à tous les enfants marocains le maximum d’égalité de chances pour accéder à l’enseignement scolaire, de faciliter leur épanouissement physique, cognitif et affectif et de développer leur autonomie et leur socialisation par :
-l’enseignement de versets coraniques aux enfants marocains musulmans.
– l’enseignement des principes et des valeurs morales de l’Islam.
– l’enseignement des valeurs fondamentales, civiques et humaines.
– le développement des capacités sonsorio-motrices, spatio-temporelles, sémiologiques, imaginatives et expressives.
– l’exercice aux activités pratiques et artistiques .
– la préparation à l’apprentissage de la lecture et l’écriture en langue arabe, notamment à travers la maîtrise de l’expression orale, en s’appuyant sur la langue amazighe au tout autre dialecte local pour faciliter l’initiation à la lecture ou à l’écriture.
De même, la loi permet de mettre gratuitement à la disposition des établissements préscolaires situés dans les zones rurales et urbaines les plus défavorisées et dans la limite des moyens disponibles, des locaux adaptés à ce genre d’enseignement. Elle peut également mettre à la disposition de ces établissements, pour une durée déterminée renouvelable, un personnel pédagogique dont elle assure la rémunération.

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