Société

Que faire face à une panne érectile?

© D.R

Bien que la plupart des hommes sont réticents à en parler, un grand nombre d’entre eux connaissent dans leurs vies sexuelles un épisode ou de brèves périodes de panne sexuelle. Les spécialistes, sexologues, urologues et psychanalystes, dans leur jargon ou dans l’intimité de leur cabinet à leur patient, disent DÉ, c’est-à-dire dysfonction érectile, pour évoquer ce qui est communément et péjorativement appelée impuissance sexuelle. Dans la société marocaine, on parle aussi de refroidissement «Bourouda» ou parfois de «Tkaf» maléfice ou mauvais sort. Et bon nombre de Marocains souffrant de ces problèmes peuvent en guérir. Mais avant de consulter les spécialistes, parfois dans la société marocaine on privilégie le recours à différents traitements populaires: la «chouafa», le «fkih», les marabouts, l’encens (Bkhour), l’amulette (Hjab) ou les recettes aphrodisiaque tels, «Ras el hanout», «Maâjoun ou Lamsakhene», «Hartouka». Et les études pour mesurer l’ampleur de ce phénomène dans la société marocaine sont peu nombreuses. Selon Dr Abderrazak Moussaid, sexologue psychosomaticien, les dernières statistiques au Maroc qui datent du début des années 2000 révèlent que les pannes sexuelles surviennent chez 55% des hommes et ils sont 10 à 12% à présenter une DÉ de façon permanente. En 2007, une étude présentée à Casablanca en marge du 15ème congrès national d’urologie avait révélé que le nombre de Marocains souffrant de dysfonctionnement érectile avoisinait le chiffre de 1 million. Par ailleurs, les causes de ce problème sont nombreuses. La fatigue, le tabagisme, le manque d’activité physique, une trop grande consommation d’alcool peuvent causer une «DÉ» occasionnelle. Les causes physiques sont la source du problème dans près de la moitié des cas de dysfonction érectile permanente au même titre que les troubles psychologiques (voir entretien avec Docteur Moussaid). «La dysfonction érectile est un marqueur de l’état de santé, mais aussi un marqueur clinique précoce de la maladie cardio-vasculaire», a souligné Dr Moussaïd. Ainsi, les troubles d’érection sont souvent le symptôme d’autres problèmes sous-jacents tels que le diabète, l’hypertension ou la dyslipidémie. Parmi les autres causes de dysfonctions, il existe également des facteurs environnementaux. «L’activité physique est un facteur protecteur de la DÉ contrairement à la sédentarité. Par contre, l’hyperactivité physique ou professionnelle, le stress, le surmenage peuvent être responsables d’un état de fatigue chronique à l’origine d’un épuisement physique et psychique et d’une perte du désir», explique-t-il. Il y a également des facteurs liés à la situation socio-économique. Bas niveau scolaire, situation économique précaire, éducation sexuelle insuffisante constituent des facteurs prédisposant. A noter que le mariage semble protéger de la DÉ.


Problèmes érectiles : Des implants pour le pénis

Pour la restauration de la fonction érectile, il existe des implants péniens. Cette intervention chirurgicale s’adresse aux hommes qui souffrent de graves problèmes d’érection. Sous anesthésie générale, le chirurgien met en place deux implants en forme de tiges, un dans chaque corps caverneux. Les implants les plus récents sont emplis d’un liquide et reliés à un réservoir. Un dispositif situé dans les bourses permet de faire gonfler l’implant qui se remplit de liquide, provoquant une érection, puis de le dégonfler au moment opportun. Il existe trois types d’implants: les implants semi-rigides qui donnent au pénis une rigidité permanente et sont souvent difficiles à supporter lorsque l’on pratique les sports de plein air ; les implants hydrauliques qui sont les plus performants, permettant une bonne simulation de l’érection naturelle et les implants semi-remplis permettant la suppression du réservoir abdominal. Ces implants ne sont pas sans risques. En effet, l’implant pénien peut provoquer une perte permanente de la capacité érectile et entraîner un rétrécissement, une courbure ou une cicatrisation du pénis. Dans de rares cas, une douleur prolongée peut se faire sentir et il peut y avoir des défaillances mécaniques.
 


 82% des Marocains diabétiques ont une dysfonction érectile

Une étude sur le diabète et la dysfonction érectile au Maroc, parue dans la revue de santé de la Méditerranée en 2008, révèle que sur 89 diabétiques, 82% ont une dysfonction érectile. L’étude a ciblé 189 hommes mariés et âgés de plus de 40 ans consultant les centres de santé au Maroc. Parmi les 100 Marocains non diabétiques,17% seulement présentent une dysfonction érectile (DÉ). Chez les diabétiques, la fréquence de la DÉ augmente avec l’âge, de 60% chez les personnes âgées de 40 a 49 ans jusqu’a 94,95% chez les personnes âgées de 60 ans et plus (chez les non diabétiques, de 6,3 à 35,4 % dans les mêmes classes d’âge). La dysfonction érectile concerne 93,3% des diabétiques ayant une durée de diabète supérieure à 15 ans. La fréquence de la DÉ ne diffère pas selon les types de diabète.
La dysfonction érectile est significativement plus fréquente chez les diabétiques qui ont un niveau d’étude plus bas et qui présentent une hypertension.

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