Société

Rafiq Haddaoui contre-attaque

Rafiq Haddaoui n’a pas attendu que la justice se saisisse du rapport sur la CNSS pour élaborer sa stratégie de défense. L’ex-directeur général de la CNSS (du 1 mai 1995 au 10 avril 2001) a adressé au président de la deuxième Chambre, le RNI Mustapha Okacha, un courrier de 5 feuillets daté du 30 juin 2002, sous forme de contre-attaque. Après avoir dit son “appréciation pour le gros effort fourni par la commission“ d’enquête parlementaire, l’auteur s’étonne que celle-ci ait fait l’impasse sur une “deuxième séance“ qui devait être organisée “comme convenu“ pour “approfondir les données de la Caisse et livrer les éclaircissements nécessaires qui pourraient avoir M.M les conseillers“. M. Haddaoui reproche donc à ces derniers de s’être contenté seulement d’une seule convocation au terme de laquelle il a fait un “exposé détaillé sur l’évolution de cette institution ainsi que sur les efforts menés pour son assainissement“.
Cette mise au point faite, Rafiq Haddaoui juge que le rapport fait état de “critiques et parfois même d’accusations“ à son endroit sans qu’il ait été interrogé sur les aspects concernant sa gestion. Conclusion de l’intéressé : “ le rapport a gardé, de manière incompréhensible, le silence sur les efforts énormes et continus qu’a menés la caisse pour redresser les dysfonctionnements dont elle a été l’héritière et qui touchaient de nombreux domaines de sa gestion“.
L’ex-directeur général va même jusqu’à avancer que “par ce silence“, le rapport “a gommé l’action de centaines de cadres qui ont oeuvré avec abnégation“. “ Je puis affirmer que lorsque j’ai quitté la Caisse en avril 2001, je l’ai laissée dans cette disposition d’esprit et sur cette tendance réformatrice“. Qu’en est-il des chiffres et des informations apportées par le document El Hilaâ ? Pour M. Haddaoui, ils ont “grossis à outrance“ dans le but de “frapper l’opinion publique en donnant une image sombre, complètement négative et tout à fait inexacte des réalités de la Caisse“.
Rafiq Haddaoui trouve encore que le “rapport n’a pas pris en considération les techniques et les particularités de la CNSS quant à la manière de comptabiliser ses recettes et ses dépenses. Cette négligence, explique-t-il, a rejailli négativement sut les conclusions de la commission. Les conseillers-enquêteurs auraient évité les erreurs pointées par l’intéressé s’ils avaient eu l’idée de l’intégrer dans la commission ou à tout le moins de s’attacher ses services de conseiller ! On aurait eu alors certainement droit à un autre rapport mieux documenté, moins criblé de failles et bourré de vérités.
Rafiq Haddaoui poursuit sa contre-enquête. “ En ce qui concerne ce que le rapport a considéré comme “pertes financières“ de la Caisse et qu’il a imputé à la responsabilité des directeurs généraux, le calcul en en a été fait de manière irréaliste et non conforme aux pratiques des Caisses de sécurité sociale à travers le monde“, considère l’ex-directeur général. Celui-ci commente également la liste des “500 entreprises les plus débitrices“ à l’égard de la CNSS. Selon l’auteur, la commission a omis de vérifier la “réalité actuelle des montants inscrits pour chaque société“. “ Cette publication, inappropriée et contraire à la déontologie, pour dire le moins, ne fera qu’ajouter à la confusion et desservir la Caisse dans ses relations avec ses partenaires“, estime l’ex-ministre de l’Emploi. Rafiq Haddaoui considère que le rapport “comporte une confusion entre les différentes périodes qu’à connues la Caisse de même que de nombreuses contradictions et livre des chiffres non vérifiés, parfois imprécis ou non expliqués“. Verdict du concerné : “si je devais entrer dans les détails du rapport, j’aurais à signaler de multiples erreurs au niveau de chaque chapitre, en rapport notamment avec la période durant laquelle j’ai assumé des responsabilités au sein de la Caisse“. C’est ainsi que Rafiq Haddaoui dégage sa responsabilité par rapport aux divers actes délictueux contenus dans le travail de la Commission en s’érigeant en même temps en réformateur de la CNSS et pas en ce que laisse supposer les conseillers-enquêteurs. En définitive, comme le souligne l’intéressé lui-même, c’est à la justice que revient le dernier mot pour apprécier, vérifier et auditionner pour se faire une religion sur cette affaire et éventuellement sanctionner les coupables.

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