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Ramed : 7,2 millions seulement disposent d’une carte valide

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Le Régime compte 11.638.868 bénéficiaires à fin novembre 2017

Plus de 5 ans après sa généralisation, où en est le Ramed (Régime d’assistance médicale) ? Selon les derniers chiffres disponibles de l’Anam (Agence nationale de l’Assurance-maladie), le nombre des bénéficiaires du Ramed a atteint 11.638.868 bénéficiaires à fin novembre 2017,  soit 4.695.567 foyers. Cela dit, seulement 7.243.835 disposent d’une carte active leur donnant accès aux soins. La cause ? La fin de la date de validité et le non renouvellement des demandes. Le taux de renouvellement d’éligibilité n’est que de 45,7%. A noter que ce taux a légèrement progressé par rapport à fin août 2017 où il était établi à 44%. S’agissant de la répartition des immatriculations par genre, 53% des bénéficiaires sont des femmes contre 47% pour le sexe masculin.  Notons également que 51% des personnes immatriculées proviennent du milieu urbain et 49% du milieu rural. 

Si l’on examine à présent un document de l’Anam portant sur le suivi des immatriculations des bénéficiaires par région à fin octobre 2017 (voir tableau ci-dessous), la région de Casablanca-Settat regroupe le plus grand nombre de bénéficiaires avec un chiffre établi à 1.773.108, soit 742.484 foyers. A noter que le nombre total des bénéficiaires arrêté à fin octobre est de 11.604.077. Viennent ensuite les régions de Fès-Meknès avec 1.756.015 bénéficiaires (715.197 foyers), Rabat-Salé-Kénitra (1.671.045 bénéficiaires, soit 711.492 foyers), Marrakech-Safi (1.557.008 bénéficiaires, soit 578.600 foyers) et Béni-Mellal-Khénifra (1.104.852 bénéficiaires, soit 446.485 foyers). Signalons que la région de Fès-Meknès enregistre le plus grand nombre de bénéficiaires par foyer (2,80) alors que la moyenne générale est de 2,48. En seconde position on retrouve la région de Rabat-Salé-Kénitra (2,75) suivie des régions de Drâa-Tafilalet (2,69), Dakhla-Oued Eddahab (2,63) et Laâyoune-Sakia El Hamra ( 2,58).  Pour ce qui est de la répartition des immatriculations par tranche d’âge, il y a lieu de relever que les 10-20 ans représentent la proportion la plus importante avec 22%, soit 2.325.575 bénéficiaires, suivis des 0-10 ans avec 16% (1.710.221), les 30-40 ans avec 15% (1.582.648 bénéficiaires), les 40-50 ans (14%, soit 1.588.125), les 20-30 ans (13%, soit 1.565.252) et les 50-60 ans ( 12%, soit 1.339.747). A noter que les 70-80 ans ne représentent que 3% (419.890) et les

80 ans et plus 1% .   

Le Régime en difficulté

Le Ramed manque d’argent. Les subventions réservées au régime sont insuffisantes vu le nombre très élevé des bénéficiaires. A ceci s’ajoute la part importante des pauvres parmi les bénéficiaires. A fin novembre 2017, d’après les données de l’Anam la population bénéficiaire «étiquetée comme pauvre» représente 90%, tandis que seulement 10% sont «classés comme vulnérables». Il est important de rappeler à ce sujet que les pauvres absolus sont exemptés du paiement des cotisations. Seules les personnes vulnérables sont contraintes de verser une cotisation annuelle qui est fixée à 120 DH par personne, plafonnée à 600 DH par famille. Ce qui revient à dire que seulement 1,163 million de personnes sont en mesure de verser la cotisation annuelle de 120 DH.  Le plus grand défi que devra relever le Ramed est lié à sa pérennité.

A ceci s’ajoutent les dysfonctionnements relatifs à la gestion et à la gouvernance du Régime qui sont liés, notamment, au cumul des prestations de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et du Ramed et à la détention de plus d’une carte Ramed par un même bénéficiaire. La création d’un organisme exclusivement dédié à la gestion du Régime se fait toujours attendre. Rappelons à ce sujet qu’en vue de faire face aux dysfonctionnements de la mise en œuvre du Ramed, notamment en ce qui concerne le volet financement et gouvernance du Régime, l’Anam avait lancé en 2015 une étude relative à l’identification des préalables et mesures d’accompagnement à la création d’un organisme gestionnaire (OG) dédié au Ramed, et ce, afin de garantir sa pérennité et d’assurer une meilleure prise en charge des bénéficiaires. Outre les problèmes de financement et de gestion, se pose aussi le problème d’accès au Régime pour les plus démunis, notamment ceux installés dans les régions enclavées où se pose initialement la question de l’accès aux soins.

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