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Réforme du Ramed : Coup d’accélérateur royal

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Le régime d’assistance médicale fait face à d’importantes difficultés

SM le Roi Mohammed VI a reçu, mercredi 7 novembre, au Palais royal de Rabat, le chef de gouvernement et le ministre de la santé. Les deux principaux points évoqués ont été  le Ramed et la refonte en profondeur du système national de santé. Ces deux sujets avaient auparavant été évoqués dans les discours du Souverain tenus en juillet et en octobre.  Selon un communiqué du Cabinet royal, lors de cette audience, le Souverain a pris connaissance «des premières conclusions de la commission technique interministérielle mise en place à cet effet».

SM le Roi a ainsi donné ses Hautes instructions pour poursuivre la réflexion sur les différents scénarios de réforme à l’étude et ce, en coordination avec les départements et organismes concernés, en l’occurrence les ministères de l’intérieur et de l’économie et des finances. Signalons que le Ramed fait face à d’importantes difficultés liées au ciblage, à l’amélioration du processus d’éligibilité, la qualité de service aux bénéficiaires, ainsi que l’amélioration du financement et de sa gouvernance.  Les subventions réservées au régime sont insuffisantes vu le nombre très élevé des bénéficiaires. Alors que les premières prévisions du Régime tablaient sur 8,5 millions de bénéficiaires, ils sont plus de 12,44 millions à fin août 2018, soit  5,08 millions de foyers immatriculés. Ces difficultés financières s’expliquent par la part importante des pauvres parmi les bénéficiaires. D’après l’Agence nationale de l’assurance-maladie (Anam),  la population bénéficiaire «étiquetée comme pauvre» représente 91%, tandis que seulement 9% sont «classés comme vulnérables».

Les pauvres absolus sont exemptés du paiement des cotisations. Seules les personnes vulnérables sont contraintes de verser une cotisation annuelle qui est fixée à 120 DH par personne, plafonnée à 600 DH par ménage quel que soit l’effectif des personnes le composant.  Dans son rapport portant sur l’évaluation du Ramed, l’Observatoire national de développement humain (ONDH) avait relevé que la mobilisation des ressources de financement reste insuffisante et aléatoire. «Les crédits qui lui sont alloués ne sont pas individualisés, ce qui rend leur traçabilité et le contrôle de leur destination difficile», indiquait le rapport. Pour remédier à cette situation, l’ONDH avait appelé à la mise en place dans les plus brefs délais d’un organe de gestion. En termes de ciblage, une révision régulière des critères d’éligibilité doit être  menée afin de garantir un accès équitable.

Cette mesure s’impose étant donné que «l’éligibilité du Ramed repose sur des critères conçus à partir de données anciennes, ce qui suppose que ceux-ci ne sont plus en adéquation avec l’évolution de certains paramètres (inflation, comportement de consommation des ménages…)», avait signalé l’ONDH dans son rapport. Ainsi, le plus grand défi que devra relever le Ramed est lié à sa pérennité. Outre les problèmes de financement et de gestion, se pose le problème d’accès au Régime pour les plus démunis, notamment ceux installés dans les régions enclavées où se pose initialement la question de l’accès aux soins. Plusieurs régions font face à un manque de services de santé, vu l’insuffisance et la mauvaise répartition des cadres médicaux et paramédicaux et des dispensaires.

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